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Éric Angiboust

« Cohérent » – À la rencontre d’Éric Angiboust, Muzéo

Dans la trajectoire d’Éric Angiboust, il y a au moins deux tranches de vies. Pendant deux décennies, ce passionné exigeant fait une plongée remarquée dans l’establishment français. Après avoir fait ses classes auprès de Jean-Charles Naouri au moment du mariage entre Rallye et le groupe Casino, il participe au plus haut niveau à la création de la Foncière Euris. Il y croise la route d’un certain Maurice Bansay, qui se cherche alors une destinée. Ensemble, ils jetteront les premières bases du groupe Apsys de l’autre côté de l’Europe. Éric Angiboust est de toutes les premières grandes aventures avant la rupture, définitivement consommée en 2002. Une autre histoire est déjà en marche et elle porte le nom de Fnac. Directement rattaché aux présidents successifs dont un certain Christophe Cuvillier, Éric Angiboust s’impose comme l’homme du développement en France et à l’étranger qu’il sillonne sans coup férir.

Sept ans et 80 magasins plus tard, ce professionnel iconoclaste a, à l’évidence, envie d’autre chose. Le défi entrepreneurial le titille sérieusement. À 40 ans, il change de vie professionnelle, rachète une petite boîte au joli nom de Muzéo qui sévit dans la… décoration murale d’hôtels. « J’ai eu une vision sur l’avenir de l’immobilier commercial en France. Alors je suis passé de la promotion immobilière à la promotion… de tableaux », s’amuse-t-il. Restructuration et professionnalisation sont désormais les mantras de cet adepte de la montagne à haute dose. Spécialisé dans l’« iconographic design », le patron de Muzéo se plaît à inventer un nouveau métier et le business model qui va avec. « J’ai à cœur de démocratiser l’art en le déclinant sur tous types de supports de décoration (cadres, moquettes, lampes) », décrit-il, persuadé qu’en matière d’aménagement d’espaces, le diable se niche souvent dans le détail.

Labellisée « Entreprise du patrimoine vivant », Muzéo veut « mettre l’art au service du design » en surfant à fond sur la dimension artisanale. Et en visant deux directions : l’hospitality, dans laquelle il excelle déjà, et le tertiaire, où il excellera demain. Ses dernières réalisations portent le nom de La Réserve ou du Fouquet’s ou encore du Royal Madeleine sans oublier Les Chais de Cognac, cet Ovni dans le monde de l’hôtellerie. Dans quelques poignées de semaines, Éric Angiboust et sa bande de joyeux drilles rejoindront leur nouveau QG, une ancienne friche industrielle à Montrouge. Un lieu à la hauteur de ses ambitions : inspirant et exaltant. Finalement, sa trajectoire a suivi, à chaque maillon de la chaîne, le fil rouge de l’immobilier : l’acquisition de terrains de pommes de terre pour en faire des actifs (Casino), la construction, l’exploitation et la commercialisation de ces mêmes actifs (Apsys), le développement et la conception pour le compte de locataires (Fnac), pour finir par la décoration artistique de tous ces immeubles (Muzéo). Cohérence quand tu nous tiens…