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Choisir son lieu de travail est vecteur d’efficacité pour un employé

Photo : © cherryandbees / Adobe Stock

À la maison, dans un café, chez des amis, avoir le choix du lieu conditionne-t-il la qualité de vie au travail ? C’est en tout cas ce que souhaitent les professionnels français. Ils sont 89 % à être « favorables au travail flexible pour améliorer leur efficacité », selon la dernière étude annuelle Global Workplace Survey, menée par International Workplace Group (IWG) en collaboration avec l’institut MindMetre Research.

Réunissant un panel de 15 000 professionnels de secteurs variés, dans plus de 80 pays, l’étude confirme la tendance dans le monde du travail : la flexibilité favorise l’efficacité au travail. En effet, 85 % des répondants confirment que leur productivité a augmenté dans leurs affaires, grâce à une plus grande flexibilité accordée dans les décisions concernant la gestion de leur tâche, leurs horaires et leur lieu de travail. Modèle que les auteurs de l’étude appellent flex office (ndlr : à ne pas confondre avec le principe de bureau non attribué, également baptisé flex office par bon nombre d’acteurs de l’aménagement).

Les Français jugent d’ailleurs « important » à 76 % le critère de l’environnement de travail, dans le choix de leur entreprise. Tehani Leprieur, directrice générale de Lyyti, une plate-forme digitale dans l’événementiel, corrobore cette thèse : « Lors d’un entretien d’embauche, le flex office est un argument de recrutement pour convaincre nos futurs collaborateurs. Notre entreprise est finlandaise, le flex office est la norme dans les pays nordiques. Nos collaborateurs ont une moyenne d’âge de 30 ans. Ils sont agréablement surpris de bénéficier de ses conditions. En termes de productivité, mes employés gagnent en temps de transport et se concentrent donc sur l’essentiel. Le salarié est avant tout jugé sur ses résultats. »

Les salariés français sont satisfaits de pouvoir choisir leur lieu de travail, puisque, à 84 %, ils répondent que cela leur permet de réduire la durée des trajets domicile-bureau. Cette solution permet d’éviter les trajets quotidiens, et donc de diminuer le stress des salariés, qui sont plus à même de concilier vie personnelle et vie professionnelle.

« La nouvelle édition de l’étude réalisée par IWG montre que les professionnels sont désormais massivement sensibilisés aux bénéfices du travail flexible, explique Christophe Burckart, directeur général d’IWG France. Face aux récents défis économiques et environnementaux, ils ont compris que les nouveaux modes de travail représentaient une alternative de choix pour conjuguer productivité et bien-être au travail. »

Les secteurs traditionnellement plus limités par leur emplacement sollicitent également ce mode de travail. Ainsi, dans la fabrication – installations industrielles, usines – ou chez les détaillants – magasins, entrepôts –, plus de la moitié des entreprises ont recours au flex office, avec respectivement 70 % et 67 % des entreprises de ces secteurs qui l’affirment.

Samuel Metias, président de Comeet, start-up utilisant l’intelligence artificielle pour le bien-être au travail, se dit plutôt satisfait de cette solution, qui impacte positivement la productivité de ses salariés : « Je n’ai pas besoin de savoir où est mon salarié, mais de savoir s’il avance dans son travail, en autonomie et pour les autres. J’ai des salariés qui ne viennent pas tous les jours, mais qui sont pour autant plus productifs. La seule difficulté qu’on peut rencontrer avec le flex office, c’est de garder le lien social entre les individus. Il est donc nécessaire de favoriser la cohésion des salariés lors des temps où tout le monde se retrouve. Au-delà du salaire, ce qui compte pour certains salariés, c’est la confiance et l’autonomie que justement permet le flex office. L’infantilisation dans le monde du travail ne convient pas aux nouvelles générations. Demain, nous ne pourrons pas faire sans le flex office. »

Même si le flex office remporte un grand succès auprès des entreprises, il reste encore 17 % d’entre elles qui n’envisagent pas d’intégrer le télétravail ou le coworking dans leur fonctionnement. Une question de temps.