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Le bureau n’est pas mort, vive la Digital Workplace quand même !

Photo à la Une : © conceptcafe / Adobe Stock

Alors que le travail ne se contente plus d’une unité de lieu, proposer aux collaborateurs un double numérique de son bureau et des services associés devient une nécessité pour les entreprises. Constance Corpechot et Ludovic Legendre du groupe Parella, ligne de services People & Transformation, nous expliquent pourquoi et comment.

Longtemps le bureau n’a été considéré que comme un espace physique, principalement localisé dans des bâtiments tertiaires ou des agences pour les entreprises en réseau. Puis les espaces de coworking et les premiers pilotes de homeworking/télétravail ont amené de la diversité dans le champ des localisations possibles. La crise sanitaire a depuis accentué le mouvement en donnant une autre dimension au télétravail, qui est devenu un usage décomplexé tant pour les salariés que pour la ligne managériale…

En parallèle, une autre accélération, moins visible, est en train de se produire. C’est celle du “Digital Working” qui vient étendre l’environnement de travail dans l’espace virtuel…

Avec le “Digital Working”, il s’agit de transposer l’espace physique du bâtiment en mode virtuel, pour construire un espace de travail qui apporte peu ou prou les mêmes services que le bâtiment, mais en s’affranchissant du lieu physique. C’est l’opportunité de compléter, enrichir, fluidifier la collaboration dans un environnement de travail de plus en plus étendu, mais aussi de plus en plus hybride – enjeu pour l’individu (confort, productivité…), mais aussi pour le collectif (certains seront au bureau et d’autres pas).

Quelle valeur ajoutée ?

S’il est désormais essentiel de pouvoir travailler et accéder à tous les usages du “bureau” sans y être physiquement, naturellement, certains usages sont potentiellement plus complexes que d’autres. Le digital présente certains avantages (le temps est souvent mieux maîtrisé pour l’individu et les réunions mieux préparées pour le collectif…). Mais aussi quelques inconvénients (l’interaction humaine plus faible, la moins bonne perception des signes faibles, des difficultés à bien partager, à retrouver ses informations…). Mais, in fine, tous sont possibles dans chacun des deux espaces : conférences, réunions d’équipe en multiples formats, séance de brainstorming…

Il s’agit donc de permettre aux collaborateurs de mixer les deux à l’envi, en évoluant toujours dans le même univers, avec les mêmes repères.

Prérequis et gains potentiels

Bien sûr, il faudra remplir quelques prérequis. Et notamment penser une infrastructure et des fonctionnalités cohérentes pour les dimensions physiques et virtuelles (avec une “signalétique” adoptant les mêmes codes que celle du bâtiment, par exemple).

Charge à l’entreprise également de faire monter en compétences les collaborateurs sur la maîtrise des outils pour lui offrir cette liberté de choix avec un niveau de performance nominal.

Le management aussi devra être formé à cette nouvelle donne, et en particulier à la rotation des équipes dans les lieux physiques qui devient peu prévisible. Enfin, il faudra bien sûr anticiper les impacts sur l’équipement des collaborateurs (PC, smartphone…) comme sur l’équipement des locaux, qui doit imaginer des espaces à usages mixtes (présentiels et virtuels).

Mais les gains potentiels à la clé sont nombreux ! Bien sûr, une Digital Workplace efficiente permet de se montrer résilient et de poursuivre l’activité face à ce genre de crise. Mais développer une Digital Workplace sera aussi l’occasion d’imaginer un nouveau cadre qui ne sacrifie pas le besoin de contacts sociaux des collaborateurs et d’offrir plus de flexibilité à l’expérience collaborateur tout en garantissant un niveau optimal d’efficacité…

Enfin, ce pourrait être, à terme, un outil important pour arbitrer des mètres carrés physiques en mètres carrés digitaux…

Ludovic Legendre – © Parella


Ludovic Legendre

Associé chez Parella, responsable de l’offre People & Change, président du groupe de travail Direction de l’immobilier et des services de la RICS

 

 

 

 

 

 

 

Constance Corpechot – © Parella

Constance Corpechot

Manager chez Parella, spécialisée dans les projets de transformation ayant de forts enjeux immobiliers


Tribune issue du dossier du numéro 11 d’in interiors. Pour consulter l’intégralité du dossier, cliquez ici.

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