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L’Hôtel du Palais s’offre une deuxième noblesse

« Il faut que tout change pour que rien ne change. » L’adage célèbre de Giuseppe Tomasi di Lampedusa s’adressait à la noblesse, qui a souvent fini reléguée dans la marche de l’histoire pour avoir été trop aveugle au changement. Pour que rien ne change, l’Hôtel du Palais, l’établissement mythique de la Côte basque, s’est refait une beauté. Un lifting long de trois ans. « L’Hôtel du Palais se tourne définitivement vers le XXIe siècle en adoptant une philosophie environnementale et sociétale, se targuait le cinq étoiles à l’occasion de sa réouverture, le 26 mars dernier. La rénovation a tenu compte des économies d’énergie en remplaçant toutes les ampoules par des Led, la création d’un compost pour recycler les déchets végétaux… autant d’actions concrètes pour un monde meilleur. » Et pour que l’Hôtel du Palais conserve sa noblesse dans les années à venir.

Depuis le début des travaux à l’automne 2018, trois phases ont ponctué la rénovation. « Tout d’abord ses extérieurs et sa toiture, ses espaces techniques, et ensuite ses chambres, ses restaurants, son bar et sa réception. Le mobilier d’époque, les tapisseries, les tissus d’ameublement, mais aussi les trompe-l’œil sur les colonnes du hall ont été rénovés ou créés minutieusement par une équipe d’artisans d’art propre à l’Hôtel du Palais, ébéniste, peintre décorateur, tapissier d’ameublement, couturières et couturiers », égrènent fièrement les équipes de l’hôtel. En tout et pour tout, 700 000 nouvelles ardoises de toit ont été posées, 15 638 litres de peinture ont été appliqués sur les façades extérieures et près de 27 500 litres sur les murs intérieurs et les boiseries. Un chantier colossal conduit par Eiffage Construction, « sous l’égide du cabinet d’architecture d’intérieur parisien, Atelier COS », accompagné par l’architecte du patrimoine Isabelle Joly. L’unique palace de la Côte atlantique est en effet inscrit au registre des monuments historiques depuis de nombreuses années.

 

E pour Eugénie

Le gigantesque lustre qui domine le bar Napoléon III — nommé ainsi en hommage à l’histoire des lieux — a été remis en état. Quatre cents kilos de pendeloques en cristal minutieusement maniées pendant plus de 250 heures par les démonteurs, décapeurs, réparateurs en tout genre et autres électriciens. Quant à « La Rotonde », le principal restaurant du palace – que le chef multi-étoilé Alain Ducasse aime à présenter comme « la plus belle salle à manger au monde » – a lui aussi fait peau neuve… sans qu’aucun meuble ou presque ne change de place.

L’établissement reconnaissable entre mille, ne serait-ce que par son architecture en forme de E, première lettre du prénom d’Eugénie, l’épouse de Napoléon III pour qui l’empereur a construit les lieux en 1854, est géré par le groupe Hyatt depuis 2018. « Le Palais » compte parmi les 24 propriétés hôtelières les plus prestigieuses du groupe américain — réunies au sein de The Unbound Collection by Hyatt. Prestigieux hôtel, au point qu’Emmanuel Macron l’avait choisi comme terrain de jeu diplomatique lors du G7 de l’été 2020.

Après trois années de travaux, presque autant de fermeture, et malgré une crise sanitaire qui étouffe l’hôtellerie, la vie du palace biarrot battait son plein dès le premier week-end de réouverture. « Nous sommes bien positionnés en termes de réservations », assurait Alessandro Cresta, directeur de l’hôtel, à nos confrères du Figaro. Un tournant vers le XXIe siècle négocié de façon impériale.

 

La suite Sisi impératrice

Le lobby du palace

Photos : © Maité Photo © Jpeg Studios © Hôtel du Palais