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Îlot Opéra, plus qu’un hôtel pour « L »

Le 7 octobre dernier a eu lieu à Paris l’inauguration de l’Hôtel L, point d’orgue d’un projet aussi novateur qu’inclusif. Face à l’Opéra, en lieu et place d’un ancien établissement cinq étoiles, se trouve désormais une maison d’accueil dédiée aux femmes. Explications.

C’est ainsi dans le cadre du redéveloppement d’un immeuble haussmannien, au 4 rue Meyerbeer, dans le 9e arrondissement de la capitale, que les spécialistes de la transformation urbaine Assembly et Mark ont mené cette opération d’urbanisme transitoire.

 

Au-delà de l’investissement, la vision d’un groupe…

Pour Assembly, soutenir activement des causes et des actions, et renforcer l’impact social des projets développés font partie intégrante de sa politique RSE et contribue à donner du sens au métier de concepteur d’une ville plus solidaire et plus inclusive. « (…) lorsque nous sommes devenus propriétaires de cet hôtel cinq étoiles en plein cœur de Paris, (…) nous avons réalisé que nous avions entre les mains un extraordinaire levier pour engager une action sociale, la force d’un partenariat public-privé pour mener à bien ce type d’opération », explique Jean-Charles Equoy, CEO d’Assembly.

Ainsi, pendant la période préparatoire des travaux de ce vaste projet immobilier, Assembly a souhaité mettre à disposition les locaux anciennement investis par un hôtel cinq étoiles au profit de femmes en difficulté et ce pour une durée minimale d’un an. Une démarche soutenue par la ville de Paris dans sa mission de développement de l’occupation temporaire. « La ville de Paris, a développé “l’occupation intercalaire” de son foncier bâti et coordonne les initiatives qui permettent d’utiliser des immeubles de parkings, d’habitations, des locaux commerciaux et des pieds d’immeuble pour y installer notamment des dispositifs de solidarité. L’hôtel L en est un exemple exceptionnel », ajoute Léa Filoche, adjointe à la maire de Paris en charge des solidarités, de la lutte contre les inégalités et contre l’exclusion.

Par ailleurs, Assembly et ses partenaires ont bénéficié de l’appui de l’État, par l’intermédiaire de la direction régionale et interdépartementale de l’Hébergement et du Logement dans sa mission d’hébergement d’urgence et d’accompagnement social. Pour accompagner au quotidien ces femmes en phase de reconstruction personnelle et sociale, l’exploitation a été confiée au Centre d’action social protestant (CASP), acteur reconnu de l’économie sociale et solidaire qui opérera en partenariat avec la Maison des femmes.

 

…au service d’une ville plus inclusive

Ancien hôtel prestigieux, le bâtiment initialement en bon état n’a nécessité que peu de travaux et d’aménagement pour le convertir en maison d’accueil, un lieu qui a pour objectif premier l’hébergement de ces femmes, mais également leur bien-être pour une confiance retrouvée. C’est au sein de ce cocon que 140 femmes et enfants sont accueillis. L’Hôtel L est aussi une expérience de cohabitation entre hébergement et habitat, puisque 13 personnes françaises et refugiées vivront aux côtés des femmes accueillies.

Outre les 90 chambres, l’adresse présente des infrastructures supplémentaires et une situation centrale qui permettent d’apporter une réponse plus adaptée aux résidentes. L’hôtel offre en effet plus de moyens qu’un simple lieu ordinaire et rend possible la mise en place d’ateliers de bien-être et de sport. Karaté, yoga, danse ou encore coaching professionnels seront autant d’activités prochainement animées par des professionnels pour se réapproprier son corps.

Les porteurs du projet affichent une véritable volonté de faire de l’Hôtel L un lieu ouvert à tous afin de créer une réelle interaction avec l’environnement extérieur. Ainsi, via des missions bénévoles diverses, chantiers participatifs, journées portes ouvertes et des actions culturelles pour la solidarité, il offre l’opportunité aux grandes enseignes du quartier ainsi qu’aux riverains de s’impliquer et de participer à ce projet.

Novateur et singulier, l’Hôtel L ouvre la voie pour une ville plus inclusive et démontre qu’il est possible « d’œuvrer pour le bien de la communauté en optimisant le cycle de la création de valeur immobilière ».

 

Photo :  © Studio L’autre Image