Les 17 lauréats de Parisculteurs 4
Le 28 septembre dernier, les 17 lauréats de la saison 4 des Parisculteurs ont été dévoilés. Micro-projets ou d’envergure, implantations traditionnelles ou innovantes, Parisculteurs ou comment l’agriculture urbaine prend doucement mais sûrement sa place dans la capitale.
Parisculteurs, vers une ville végétalisée
C’est avec l’ambition de faciliter et d’accélérer l’installation de projets agricoles à Paris que la mairie créait en 2016 Parisculteurs, un appel à projets dédié à la production agricole ou d’élevage au cœur ou à proximité des villes. Depuis cinq ans, le programme mobilise la municipalité et ses 82 partenaires afin d’identifier des sites potentiels à proposer aux agriculteurs porteurs de projet.
S’ils produisent notamment fruits et légumes, ces sites ne visent pas l’autosuffisance alimentaire. En revanche, ils permettent de recréer des lieux de préservation de la biodiversité et des trames vertes au cœur de villes denses, et limiter les émissions de gaz à effet de serre en développant les circuits courts. « Notre politique en faveur de l’agriculture urbaine se renforce et, en mettant l’accent sur les circuits courts de proximité, elle entre désormais dans une démarche globale de soutien de l‘alimentation et aux agricultures durables. Cette édition de Parisculteurs voit par ailleurs des parcelles de pleine terre, propriétés de la Ville hors ses murs, retrouver leur vocation agricole. C’est le cas du domaine de Pinceloup, à Sonchamp, dans les Yvelines avec ses 9 ha », explique Audrey Pulvar, adjointe à la maire de Paris en charge de l’alimentation durable,
de l’agriculture et des circuits courts.
Aujourd’hui, grâce au programme, ce sont près de 60 sites sur 30 ha d’espaces agricoles qui sont exploités par une grande diversité de projets productifs, récréatifs et participatifs, aux méthodes toutes aussi diverses hors-sol, sous serre, en pleine terre ou en sous-sol.
Dix-sept nouveaux projets agricoles
Fort de ces expérimentations déjà menées à bien, Parisculteurs a retenu 17 nouveaux projets cette année, comme autant d’opportunités de créer un écosystème agricole de proximité. Cette nouvelle édition permettra de développer six sites en région parisienne et onze à Paris pour un total de 14 ha.
De 80 m² à 10 ha, ces derniers revêtent des vocations diverses et sont souvent accompagnés d’un volet pédagogique. Culture de fruits et légumes, mais aussi jungle urbaine, agroforesterie ou encore élevage, cette édition s’illustre encore par la diversité des projets proposés comme autant de moyens de nourrir, d’éduquer et de faire respirer toujours un peu plus le milieu urbain.
Toitures-terrasses, parkings, écoles, mais aussi sites de maintenance, campus ou Ehpad seront ainsi prochainement investis. Des espaces modestes comme la Houblonnière de La Villette à d’autres plus vastes et surprenants tels le site de maintenance de la ligne 14 ou l’ancien parking de la gare d’Épinay seront bientôt confiés aux porteurs de projet. Des projets qui traitent l’agriculture urbaine de façon globale à l’instar de « Pas de salades entre nous – Wesh Grow ». Sur les 1 600 m² en sous-sol du parking Maroc dans le 19e arrondissement, ce dernier prévoit une ferme productive et expérimentale en bioponie de micro-pousses, un laboratoire de R&D dédié à l’agriculture urbaine et à la circularité des déchets en ville, ainsi qu’un circuit de distribution des denrées organisé via restaurants, marchés et coopératives de l’arrondissement et dans l’enseigne Monoprix.
En région parisienne, les terrains proposés sont plus vastes et offrent d’autres possibilités comme « Les fleurs de Sonchamp » sur le domaine de Pinceloup. Sur plus de 9 ha, une ferme-école ainsi qu’un verger dont la production sera distribuée dans les cafés-fleuristes Désirée et en circuit ultra-local. Stages, ateliers et formations aux élèves du CEFP et du public extérieur viendront compléter la proposition et contribueront à faire vivre le site.
Les 17 sites Parisculteurs 4
- Le chant de fleurs extraordinaires à l’Institut national des jeunes sourds à Paris (75005) – 1 340 m²
- L’Abécédaire des arbres à groupe scolaire Saint-Benoit (75006) – 680 m²
- Les Carrés maraîchers du quartier Carnot, à la caserne Carnot (75012) – 600 m²
- Sylvie à l’École normale supérieure (75005) – 2 430 m²
- Le jardin du campus Necker à l’Université de Paris (75015) – 1 500 m²
- La ferme voisine à la résidence des Frères Voisin et Bertelotte (75015) – 4 730 m²
- Les fleurs du moulin de Longchamp sur la parcelle du moulin de Longchamp (75016) – 1 100 m²
- Pas de salades entre nous au parking Maroc (75019) – 1 600 m²
- Le lopin à l’école des Métiers de la gastronomie (75019) – 300 m²
- La houblonnière de la Treille à la houblonnière de La Villette (75019) – 80 m²
- Po po po ! à l’hôtel d’entreprises Métropole (75019) – 455 m²
- Les fleurs de Sonchamp au CEFP Le Nôtre (78) – 9,2 ha
- La ferme de Sevran sur la parcelle de la Poudrerie (93) – 1 ha
- La microferme aromatique au Port Christofle (93) – 1 200 m²
- Semeur of love sur le site de la maintenance de la ligne 14 (93) – 8 900 m²
- Champerché sur l’ancien parking de la gare d’Épinay-sur-seine (93) – 10 000 m²
- Le verger de la Bièvre à l’Ehpad cousin de Méricourt (94) – 600 m²
La pérennité des 17 projets découlera de leur capacité à s’intégrer harmonieusement dans les quartiers où ils s’implantent, à impliquer les populations riveraines et à leur faculté de produire des denrées agricoles comme à construire du lien social.
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