Haut

8e Art et la manière de faire accepter la densité

À deux pas du stade Vélodrome de Marseille, de la Cité radieuse, au croisement de l’Huveaune et de l’axe historique Prado-Michelet se dresse 8e Art, un îlot mixte et dense tout juste sorti de terre. Fruit d’une équipe constituée autour d’Altarea Cogedim et composée de l’agence Marseillaise Carta Associés et l’agence franco-italienne Atelier(s) Alfonso Femia AF517, le projet (dont c’est la première tranche) s’inscrit dans un programme totalisant 589 logements dont 151 sociaux, une résidence de 90 logements pour personnes âgées (Cogedim Club), 12 000 m2 de bureaux, une concession et un garage Renault.

 

Une densité maîtrisée

« Le PLU avait prévu une densité très forte », prévient Alfonso Femia. Une densité maîtrisée grâce à un principe de stratification : socle, élévation, couronnement. Le projet crée une transition douce entre un bâti existant bas à l’ouest du site et celui dense et élevé du boulevard Michelet grâce au socle haut d’un étage, des hauteurs et des volumes qui varient, « domestiquant » la nouvelle construction.

 

 

Un programme lisible

Le programme se décline de manière très lisible sur le terrain. Il prend appuie sur la concession Renault, boulevard Michelet, qui ouvre des perspectives sur le cœur d’îlot où se déploie un jardin suspendu ouvert aux habitants et aux passants. Les bureaux qui se dressent au-dessus de la concession automobile se distinguent par leurs façades entièrement vitrées.

Au R+1 (niveau jardin), des ouvertures et des belvédères permettent de créer des perspectives sur le paysage urbain alentour très minéral et la végétation qui le traverse au niveau de l’Huveaune et de la nouvelle allée qui se trouve à l’arrière de l’îlot. Au-dessus, les « barres » de logements sont fragmentées de manière à multiplier les perspectives et les points de vue. « Un travail sur les séquences fait comprendre que l’on est à Marseille », tient à souligner Alfonso Femia. Et d’ajouter : « Les différents volumes associés à des balcons profonds aux modénatures différentes et à un jeu de couleur (le bleu), font sortir les logements de l’indifférence. »

 

Une dimension intime

Le bleu, justement, associé à la mer. Marseille. La Méditerranée. À l’art aussi. Au ciel. Comme cette céramique biseautée qui varie avec sa couleur, ces murs et poteaux enduits de bleu, ces garde-corps en dentelle métallique bleue, ces poissons peints aussi en bleu qui se déplacent en bancs, faisant presque miroiter leurs écailles… des fantaisies, des variations autour d’un même thème : l’azur. Si cher aux Méditerranéens. Qui donne à ce lieu pensé pour habiter une dimension intime.