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© Luc Boegly

Pari réussi pour Grand Central Saint-Lazare

Photos : © Luc Boegly

Se dressant entre les rues de Londres et d’Amsterdam, accolé à la gare Saint-Lazare, dans le 8e arrondissement de Paris, le projet de Grand Central Saint-Lazare promettait d’être atypique en raison des questions urbaines et patrimoniales qu’il posait. L’agence d’architecture Ferrier Marchetti Studio a pris le parti de multiplier les relations avec la ville et son environnement.

 

Un bâtiment porteur de paysages

Un espace public accessible depuis la rue d’Amsterdam a été créé, menant au bâtiment neuf marqué au rez-de-chaussée par un péristyle qui affirme l’ouverture du bâtiment sur la ville. Au-dessus s’élève une façade « couleur du temps » : composée de 1 700 ailettes de verre horizontales, elle reprend les couleurs des tableaux de Claude Monet évoquant une trouée de soleil dans le brouillard. Ce dispositif inscrit le projet dans l’histoire du quartier de la gare Saint-Lazare, immortalisée par l’impressionniste, mais aussi dans cette atmosphère pastel des ciels parisiens. De plus, cette élévation de verre colorée s’intercale de façon délicate dans le bâti existant et tisse des liens multiples avec l’architecture haussmannienne.

Aux étages, les façades vitrées et les terrasses ouvertes aux occupants des bureaux rendent le ciel et la complexité urbaine du quartier plus tangibles encore. Offrant une vue à 360° sur Paris, le toit-terrasse abrite un jardin potager porteur de son propre paysage. Le Studio Mugo a imaginé un vaste champ de 800 m2 au service de la biodiversité, associant cultures d’aromates, fleurs comestibles, plantes indigènes, apiculture…

SAINT LAZARE JACQUES FERRIER ARCHITECTE 2019 PHOTO LUC BOEGLY
Une architecture intérieure rythmée

D’une surface de 23 600 m2, le bâtiment intègre des bureaux, mais aussi des commerces et des espaces publics. L’imbrication entre le bâti existant et la construction neuve crée une architecture intérieure rythmée en séquences. De longs plateaux de bureaux lumineux proposent des vues imprenables sur Paris et sur les toits de la gare Saint-Lazare. Des cours couvertes de verrière laissent découvrir l’architecture haussmannienne qui apporte une complexité spatiale. Un long réfectoire ouvre même sur les voies de la gare et les escalators y conduisant, plongeant l’occupant dans l’effervescence de la vie urbaine.

SAINT LAZARE JACQUES FERRIER ARCHITECTE 2019 PHOTO LUC BOEGLY
SAINT LAZARE JACQUES FERRIER ARCHITECTE 2019 PHOTO LUC BOEGLY

Au final, Grand Central Saint-Lazare, un projet porté Union Investement Real Estate France (propriétaire) et The Carlyle Group (maître d’ouvrage), exprime à travers son architecture toute la complexité de son programme, mais aussi de celle de la ville d’aujourd’hui qui se doit d’être à la fois dense, urbaine – au sens propre du terme –, et écologique. « La qualité du propos architectural et la pertinence de la solution urbaine auront permis de développer ce projet dans le contexte particulièrement contraint de la gare Saint-Lazare », explique Blaise Relier-Dubosq, directeur de Carlyle Real Estate Advisors France. Pour lui aussi, le pari semble réussi.