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Caen : Des éco-pavés drainants à base de coquillages pour lutter contre les îlots de chaleur urbaine

L’ESITC Caen, une école d’ingénieur hébergeant un laboratoire de recherches, a développé des éco-pavés drainants en béton avec des coquilles Saint-Jacques. 

Habituellement, les pavés sont surtout constitués de sable. Ici, le sable est remplacé par des coproduits coquillers de Saint-Jacques. Actuellement en développement pour optimiser leurs effets drainant et rafraichissant, les éco-pavés permettront de lutter contre les inondations et les îlots de chaleur.  

Diminuer l’impact environnemental des matériaux de construction est le leitmotiv de l’école. « Nous avons commencé par regarder les ressources locales, en Normandie, qui n’étaient pas encore exploitées. Nous sommes tombés sur les fibres de lin et de grandes quantités de coquilles Saint-Jacques, destinées à la déchetterie. Cela consistait à un non-sens », précise Mohamed Boutouil, directeur de la recherche de l’ESITC Caen. Le changement ? Les utiliser en granula, avec leurs propres propriétés.  

Les objectifs du projet sont de tester l’installation des pavés drainants sous différentes conditions d’utilisation et d’hydrologie urbaine, ayant une résistance acceptable pour des chaussées à faible trafic.  « Ce matériau participe à la lutte contre l’inondation en milieu urbain. L’innovation peut apporter des solutions à des problématiques concrètes », précise Mohamed Boutouil. Pour cela, l’équipe souhaite multiplier les chantiers expérimentaux, après avoir essayé sur son propre parking, et les instrumenter en fonction de l’étude de leur pouvoir drainant (collecte, stockage, infiltration). Drainant puisque l’eau s’évapore plus facilement comme elle ne ruisselle plus et permet de conserver une atmosphère humide. La durée de vie est de 25 ans environ. 

Un brevet a notamment été déposé en 2014 sur l’éco-pavé drainant. Près d’une dizaine de chantiers utilisent ce produit désormais. Lauréat de la 4e édition des « Quartiers d’innovation urbaine », la solution innovante sera testée en condition réelle à Paris prochainement. L’entreprise Alkern dispose d’une licence d’exploitation pour le commercialiser.

Photos : @ESITC_Caen