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Central Seine s’offre un rid’eau de scène

Photo à la Une : © Didier Boy de la Tour

Juste en amont du pont Charles-de-Gaulle, à Paris 13e, la façade fluviale de l’ancien siège d’Aventis se pare depuis peu, à la tombée de la nuit, d’une fluctuante scénographie lumineuse conçue par le plasticien lumière Jean-François Touchard.

De l’aménagement… 

« Fervent partisan d’une logique de composition urbaine et héritier d’une conception rationaliste du projet, Jean-Pierre Buffi conçoit des fragments de ville qui s’inscrivent dans leurs tissus. » Ainsi met-il en scène le Front du parc de la ZAC de Bercy (1988-1995), puis contribue à l’aménagement du quai de la Rapée (entre la gare de Lyon et la Seine) en édifiant au numéro 50, en 2000, le siège social d’Aventis avec Lazar Sekulić. Long de 78 m pour une hauteur de 46 m, l’IGH offre côté fleuve une façade décomposée en quatre séquences verticales s’insérant dans un cadre maçonné. Volontairement plane, la plus à l’est est implantée à l’alignement côtoyant une large faille, tandis que les deux dernières érigent en biais leurs 13 étages, en grande partie à l’arrière d’une ossature quadrillée en acier vert métallisé aux oblongues verticales et capots de nez de dalle en ligne brisée, un brise-soleil lamellaire redécoupant horizontalement chaque alvéole. 

…à l’art urbain

En 2019, l’achèvement de la rénovation (en site occupé) de Central Seine s’approchant, Union Investment – son propriétaire – lance un concours privé visant à mettre en œuvre une installation lumineuse destinée à éclairer, mais aussi animer la façade côté Seine. La consultation est remportée par Athem associé à Jean-François Touchard. La scénographie propose de n’éclairer que la moitié (170) des alvéoles du brise-soleil à partir du 4e étage afin d’échapper à la canopée des arbres du quai. Douce et dynamique, elle veille à ce qu’aucune lumière ne pénètre dans les bureaux. Pour ce faire, 170 rampes LED RGBW   pilotés en DMX ont été installées par des cordistes sur les brise-soleil qu’alimente l’électricité produite par les panneaux solaires équipant la toiture. Variant lentement du bleu au vert turquoise, l’éclairage semble réfléchir poétiquement le clapotis de la Seine. 

Cette lumineuse initiative privée ne pourrait-elle pas être démultipliée – avec le partenariat de la Ville – pour revisiter Paris la nuit, bien au-delà des seules Nuits Blanches ? Une idée pour les prochains JO de Paris 2024 ?  

© Didier Boy de la Tour

Article issu du numéro 184 de Business Immo Global.

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