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Neuilly en Folies

Photo à la Une : © Cortile

Majeur ou royal, le grand axe reliant le Louvre à La Défense traverse la ville de Neuilly-sur-Seine. De la statue équestre de Louis XIV dans la cour Napoléon à la Grande Arche, la traversée historique passera le long des Folies de Neuilly. Une vingtaine de micro-architectures ont fait l’objet d’un concours international avec aujourd’hui cinq projets en lice pour célébrer cette perspective urbanistique. 

La Ville de Neuilly a fait le choix de laisser le vote à un jury d’experts plutôt qu’aux habitants pour désigner, au début de l’été, le ou les lauréat(s) du concours parmi cinq candidats retenus (Cortile, Dominique Perrault, Édouard François, Manuelle Gautrand et Zaha Hadid) sur les 15 projets sélectionnés. « Les programmes comportent des dimensions complexes, techniques, qui nécessitent une connaissance de la durabilité des matériaux, des éléments de maintenance et des coûts financiers. Les 19 Folies sont des prototypes à l’échelle environnementale qui offrent la possibilité de tenter des choses », explique le maire de Neuilly, Jean-Christophe Fromantin. Ces pavillons du futur, d’une surface au sol d’une quarantaine de mètres carrés maximum, seront des lieux de mécénat, de commerce et de culture qui baliseront l’avenue Charles-de-Gaulle. Mais il s’agit avant tout dans ces Folies « de repenser l’expérience client de demain » selon le maire de la ville. 

Commerce « augmenté »

Une Folie est à la fois un geste architectural s’inspirant du végétal – selon son étymologie – et une extravagance, explique Jean-Christophe Fromantin. Convaincu que face au développement du virtuel, les marques ont besoin de créer de nouvelles relations avec le consommateur sur l’espace public, il s’agit pour lui d’interpeller les entreprises à travers des Folies avant tout expérientielles qui offriront de nouvelles médiations. En attendant les propositions des marques, les projets architecturaux s’inscrivent quant à eux dans le durable tout en développant singularité technologique et puissance immersive.

Marqueurs urbains

En verre, bois, terre ou métal, les cinq projets sélectionnés développent chacun des structures singulières faisant appel aux nouvelles technologies. Les « Concentrés » des Italiens Luca Muratorio et Luigi Pardo, de l’agence Cortile, sont des structures modulaires à deux niveaux en bois et métal, avec un second étage consacré aux technologies de réalité augmentée, sans oublier façades multimédias et chambres virtuelles. L’architecte Dominique Perrault imagine des « Bois debout » comme des bornes d’orientations ponctuant l’avenue par un « ensemble de prismes rectangulaires en bois ». Avec « Impression terre », Édouard François propose quant à lui des folies en terre crue, imprimées par un robot avec des matières biosourcées. Dans ses « Folies de verre », Manuelle Gautrand fait appel au réemploi pour construire en briques de verre massif. L’agence Zaha Hadid propose des sculptures tectoniques ou «Vortices » pour « happer le public dans un monde d’exubérance spatiale et d’interaction numérique ». Tout un programme de « découverte augmentée » à suivre. 

« Les Folies de verre », de Manuelle Gautrand - © Manuelle Gautrand
« Impression terre », d’Édouard François - © Edouard François
« Bois debout », de Dominique Perrault - © DPA Perrault
« Vortices », de l’agence Zaha Hadid - © ZAHA HADID

Article issu du numéro 186 de Business Immo Global.

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