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La Maison de la radio et de la musique sort de sa mue

Bâtiment emblématique de la capitale, la Maison de la radio et de la musique sort d’un chantier de 14 années qui a permis de la mettre aux normes contemporaines tout en ne la dénaturant pas. Bien au contraire.

Après 14 années de travaux, la Maison de la radio et de la musique, à Paris (16e), sort enfin de sa mue. Avec quelque 90 000 m2 réhabilités en site occupé (une prouesse), ce bâtiment iconique réalisé en 1963 par l’architecte Henry Bernard – et labellisé Patrimoine du XXe siècle en 2016 – séduit toujours par sa forme ronde restée symbole de modernité, mais pas que… comme l’ont si bien compris les maîtres d’œuvre d’un projet qui au départ consistait à la mise aux normes de sécurité incendie, pour devenir un chantier titanesque orchestré en cinq phases par Architecturestudio (phases 0, 1 et 2), SRA Architectes et Egis architectes (phases 3 et 4).

Le programme a prévu en définitive – et entre autres – la mise aux normes incendie et le désamiantage de l’ensemble du bâtiment, la création d’un auditorium, la rénovation du Studio 104, la construction d’un parking souterrain, la transformation de la tour dédiée à l’origine aux archives en bureaux… 

L’implantation en sous-sol d’un parking de 720 places a permis de libérer la parcelle le long de la rue Raynouard pour offrir un espace paysager au pied du bâtiment. Réalisé par Architecturestudio, Jacobs France et Nagata Acoustics, l’auditorium consiste en une boîte dans la boîte avec la musique au centre. Les 1  461 places sont réparties autour de l’orchestre avec notamment des corbeilles suspendues. Le bois – hêtre, bouleau et merisier – domine dans une marqueterie en bas-relief. D’une capacité de 840 places, le studio 104, a été entièrement repensé d’un point de vue acoustique et complété par la création de gradins supplémentaires à la place de l’orgue. Les bas-reliefs de Louis Leygue ont été conservés et mis en valeur.

Les circulations du bâtiment ont été totalement repensées et la lisibilité des espaces améliorée. Au cœur de l’édifice, l’Agora propose un espace commun relié à la porte Seine par la Nef, une rue intérieure imaginée pour se rencontrer. Des nouvelles passerelles vitrées permettent de fluidifier les échanges à l’intérieur de la Maison de la radio et de la musique qui compte quelque 2 500 postes de travail et à une capacité d’accueil de 9 000 personnes. Les foyers périphériques ouvrant sur le quartier ont entièrement été restaurés. Les œuvres d’art, notamment des tapisseries monumentales, dont une du peintre Pierre Soulages, ont fait l’objet elles aussi d’une restauration minutieuse et ainsi mises en valeur. Enfin, tous les studios d’enregistrement ont été rénovés et équipés d’outils à la pointe de la modernité. 

Une pointe de la modernité qui se mélange à l’air « rétro » années 1960 des espaces et des œuvres d’art, donnant à ce bâtiment un charme si particulier que ce chantier non seulement n’a pas dénaturé, mais a révélé avec beaucoup de subtilité. 

© Luc Boegly
© Jared Chulski - SRA ARCHITECTES
© Jared Chulski - SRA ARCHITECTES

Article issu du Business Immo Global 194.

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