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La rédaction a visité… Showroom de la Maison Rouvenat : l’empire du sens

Photos : © Vincent Leroux

La Maison Rouvenat et Atelier du Pont partagent comme valeurs communes l’écologie et le réemploi. Le showroom de cet «écojoailler», rue Saint-Honoré, est le fruit d’une vision commune qui cherche à donner du sens. La rédaction l’a visité.

L’histoire du joaillier Léon Rouvenat commence durant le Second Empire, dans les années 1850-1870, pour s’arrêter juste avant la Seconde Guerre mondiale. Plus d’un siècle après, elle renaîtra par hasard, avec quelque 3 000 gouaches de bijoux au goût étrusque, hypernaturalistes ou influencés par le gothique qui ont fait la réputation de la maison. Des dessins chinés durant le Covid chez un bouquiniste de Paris. Marie Berthelon, une ancienne de chez Cartier, en s’appuyant sur ce trésor oublié, n’a eu de cesse ensuite de le remettre au jour « en inventant un modèle de joaillerie différent ». 

Elle aime « les boucles qui se bouclent ». Les nouvelles créations utilisent de l’or, de l’argent et des pierres recyclées pour redonner vie à ces dessins retrouvés. La Maison Rouvenat d’aujourd’hui, qui fait de l’« écojoaillerie », a donc fait appel pour son showroom de la rue Saint-Honoré, à deux pas de la place Vendôme, à une agence d’architecture et d’architecture d’intérieur partageant ces valeurs d’écologie et de réemploi dans une approche circulaire : Atelier du Pont.

Le showroom se dresse discrètement au fond d’une cour au style Eiffel, derrière des vitrines d’époque. Il reflète les valeurs de la marque : circularité, upcycling et artisanat. Les murs sont badigeonnés de chaux blanche et le sol enduit de RCE (un revêtement continu écologique ressemblant à du béton ciré). Il est incrusté de tapis réalisés sur mesure en soie végétale (fibres d’eucalyptus) couleur terracotta et curry. Celles-ci, mélangées au nude, s’allient avec le bois, la laine et le laiton pour créer un « espace qui se veut simple et écologique », précise Louise Massuleau, architecte d’intérieur du projet pour l’Atelier du Pont. Il s’efface pour mettre en valeur les bijoux mis en scène dans des consoles et comptoirs d’exposition chinés et restaurés, ou des stèles sculptées en plâtre, comme sorties de terre en symbole d’une marque renaissante. Un écrin aux matières chaudes et naturelles complété par une porte vitrée séparant les bureaux de la marque récupérée dans un ancien hôtel d’Arcachon. Un écrin pluriel aussi, car il permet d’accueillir des événements, expositions et ateliers. « Avec ce lieu, nous voulions proposer une autre expérience pleine de sens, conclut Marie Bertholon. Un lieu de création et d’effervescence. » 


Article issu du Business Immo Global 193.

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