Haut

Le 152 Wagram prend de la hauteur

Entièrement réhabilité, l’ancien hôtel particulier du 152 avenue de Wagram se démarque sur cet axe haussmannien. Le bâtiment classique s’étend en hauteur de façon plus moderne, avec une nouvelle mixité des usages – du logement et du bureau – commanditée par la MGEN pour son immeuble patrimonial et avec la réponse de Biecher Architectes. Sur les huit étages que totalise désormais l’immeuble, 600 m2 de logements et 900 m2 de bureaux cohabitent.

Invitée par la MGEN à participer au concours d’architectes organisé pour la rénovation et l’extension de l’immeuble, l’agence Biecher Architectes y a vu une opportunité. Elle questionne les cinq critères retenus comme déterminants de la qualité architecturale, à savoir : la lisibilité ; la mixité ; la légèreté ; l’hygiène et la flexibilité. 

Une façade haussmannienne sur rue, une façade sur cour moderne avec des ajouts de terrasses, une extension par le haut en préfabriqué. La lisibilité du projet se retrouve dans son organisation en strates. En premier lieu, le socle, un rez-de-chaussée composé des locaux ouverts sur la rue qui accueillent de nouveaux usages tels que l’espace pour les vélos et offrant une transparence depuis la porte d’entrée jusqu’au jardin aménagé en fond de parcelle. Ensuite, une strate basse à usage de bureaux s’étendant sur quatre étages, aménagée derrière la façade de l’ancien hôtel particulier. Au-dessus, une strate de quatre étages de logements est positionnée légèrement en retrait. Certains logements disposent d’une terrasse flanquée sur la façade arrière.

L’immeuble vivra aussi la nuit : « Vers 18 h, il n’y aura plus personnes dans les bureaux, mais les habitants eux, continueront à faire vivre l’immeuble. » La mixité des usages, qui permet de maintenir de la vie dans les immeubles et dans la ville le jour comme la nuit, la semaine comme le week-end, a été largement initiée par le maître d’ouvrage qui prévoyait une programmation mixte bureau et logement. « Nous ne voulions pas exploiter tous les mètres carrés, car les voisins ont peur de la densité », renchérit l’architecte, Christian Biecher.  

La réversibilité, enfin, est une donnée importante dans la conception des immeubles aujourd’hui, l’objectif étant de permettre les changements de destination sans pour autant les démolir. Ici la structure poteau-poutre a été préférée aux murs de refend afin de permettre un usage évolutif du bâtiment sans avoir à engager des travaux de gros œuvre, « pour une plus grande réversibilité », insiste Christian Biecher.  

 

Photos : © Luc Boegly