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Le parc de La Défense continue sa mue

Le renouveau de Paris La Défense est bien enclenché. Nouveau cap pour le territoire : devenir le premier quartier post-carbone au monde en redonnant notamment toute sa place au végétal. En vue de cette ambition, le projet du parc de La Défense s’engage à diviser par deux ses émissions de gaz à effet de serre. Le parc s’inscrit sur 5 ha, entre les bassins Agam et Takis, sur 600 m de long tout en conservant les 450 platanes et tilleuls, selon la conception du paysagiste américain Dan Kiley datant de 1970.

Dans l’optique de végétaliser davantage ce parc, un groupement emmené par l’architecte-paysagiste Michel Desvigne va désormais apporter sa touche.  Et ce ne sera pas une nouvelle forêt urbaine, mais bien un îlot de fraîcheur pensé pour décloisonner ce quartier très minéral. En lien avec Paris La Défense, les villes de Courbevoie et Puteaux, le projet va transformer l’esplanade historique de 1970, encore relativement minérale, en un espace public végétalisé demandé par les 10 000 habitants et les salariés.

Le projet s’organise en plusieurs étapes. De 2017 à 2020, une première phase expérimentale de pré-programmation, dans une optique éphémère est mise en œuvre par l’Atelier Foïs et Botanica. En 2017, la place Basse est largement végétalisée. La consultation engagée auprès des habitants confirme la réalisation du projet du parc de La Défense en 2019.  Des premières installations sont réalisées en 2020 avec 13 grandes jardinières, hors-sol, en bac. Une expérimentation d’au moins trois ans qui comprend 45 essences végétales différentes. Ce dispositif permet de tester l’épanouissement ou non des variétés dans cet environnement si singulier. Ce n’est qu’en 2021 que Michel Desvigne Paysagiste intègre ce projet.  

Dans la perspective de l’axe historique imaginé par Le Nôtre, il répond à une première séquence de jardins emblématiques, à l’image des jardins des Tuileries et des Champs-Élysées. Ses principes paysagers consistent en un socle sculpté par une composition végétale dense, avec des strates relativement basses (les arbustes respectent une hauteur maximale de 1,10 m) ; une pelouse qui s’installe dans la perspective ;  l’introduction d’une strate arbustive intermédiaire et de carrés fleuris ; la quête d’associations botaniques et enfin la conservation des allées de platanes existantes avec une réorganisation du sous-bois ombragé actuel en correspondance de l’espace central.  

« Depuis toutes les tours, nous avons une vue plongeante sur ce jardin “sérieux”. Le dessin est important et nous voulons enrichir cette strate de base rigoureuse. Nous posons l’arc de Triomphe sur ce tapis végétal. Il y a une grande beauté à La Défense, avouons-le », conclut Michel Desvigne.  

 

Photos :  © MDP – Paris La Défense