STREAM 05 : « Nouvelles Intelligences » de la fabrique urbaine
PCA-STREAM vient de publier STREAM 05 « Nouvelles intelligences », le cinquième acte d’une recherche qui fait partie intégrante de l’agence d’architecture avec STREAM, un département dédié. Selon Philippe Chiambaretta, architecte et créateur de PCA-STREAM, à l’heure de l’« Urbanocène », l’impact de la planète se joue au niveau des villes, car, d’ici 2070, il va falloir loger 2 à 3 milliards d’individus. Cette donnée ajoutée à la crise climatique oblige à agir d’urgence pour modifier nos manières d’habiter la planète.
Infléchir la trajectoire
À la recherche de solutions concrètes pour mettre en œuvre et expérimenter d’autres manières d’être au monde, STREAM 05 poursuit les recherches de STREAM 03, « Habiter l’Anthropocène » et STREAM 04 « Les Paradoxes du vivant ». L’occasion pour STREAM d’explorer les avancées de la connaissance des intelligences naturelles, technologiques et sociales pour agir collectivement sur la ville de demain. « Il faut infléchir la trajectoire dans les dix années à venir. Comment faire nôtre notre intelligence de manière exponentielle pour nous projeter dans un avenir désirable et soutenable », interroge l’architecte. Selon lui, apporter des réponses passe par la transdisciplinarité et la mise en relation entre les champs de connaissance plutôt organisés en silos pour remédier au « manque de connaissances naturelles et accéder à une intelligence collective et participative. Spatiale aussi. » « Nous devons également faire face à un déficit d’imaginaire. Nous avons du mal à nous représenter le monde de demain, à dépasser une vision anthropocentrée », ajoute Philippe Chiambaretta.
Tisser des intelligences
Avec STREAM 05, penseurs, chercheurs et artistes de tous horizons ont tissé des intelligences pour tenter de comprendre la complexité des écosystèmes jusque dans leur dimension sensible et faire émerger des logiques d’interrelation, d’interdépendance, d’attention et de collaboration à l’œuvre. Pour l’architecte, « il est impératif également de renouveler les imaginaires et récits qui modèlent nos systèmes de pensée et d’action, afin de créer du lien, et du sens partagé, à l’échelle des territoires comme de la Terre. » L’art est un laboratoire de nouveaux récits qui viennent enrichir nos systèmes de représentation. Et notamment celle d’une pensée inclusive, une pensée du care qui doit accompagner un développement durable et inclusif. « Nous devons prendre soin, en considérant l’altérité et la fragilité des êtres humains et non humains, des systèmes urbains et de l’organisme planétaire », soutient l’architecte.
Autant d’intelligences à relier entre elles – au sens propre du terme : inter ligere. Soit quelque 800 pages hors des sentiers battus… et parfois rebattus… « afin d’ouvrir des possibilités nouvelles et stimulantes pour une fabrique urbaine réellement contemporaine, assumant la complexité, compatible avec l’urgence climatique et les exigences sociales d’inclusivité ».
