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Les tours de bureaux, dernières zones blanches parisiennes ?

Un livre blanc de la société Hub One sur la connectivité mobile de l’immobilier d’entreprise alerte sur la faible couverture réseau des immeubles de bureaux. La connectivité est pourtant une ressource jugée indispensable au temps du Covid, et au-delà.

La crise du Covid et son lot de visioconférences nous font définitivement basculer dans une nouvelle réalité du monde professionnel, où la connectivité devient une ressource indispensable. « Aussi indispensable que l’eau courante, le chauffage ou la ventilation, insiste Frédéric Motta, directeur général de WiredScore France, qui labellise la connectivité de l’immobilier d’entreprise et résidentiel. Le spécialiste va même jusqu’à parier que « l’absence de réseau [pourrait devenir] un facteur limitant de l’actif immobilier ».

Toutefois, malgré le caractère indispensable que revêt désormais la connectivité, de nombreux immeubles de grande hauteur – qui s’élance à plus de 100 m au-dessus du sol – souffrent d’une mauvaise connexion aux débits internet. À tel point qu’un livre blanc sur la couverture mobile de l’immobilier d’entreprise publié ces jours-ci s’interroge : « Les tours sont-elles les dernières zones blanches ? »

5G

Dans le détail, cette étude révèle que seulement 26 % de ces tours de bureaux de plus de 100 m disposent d’une couverture réseau permettant sans difficulté de surfer sur le web ou de s’entretenir en visioconférence. À peine plus d’un quart. Et l’étude prédit que le déploiement du réseau 5G n’y changera rien. « Aucun IGH (immeuble de grande hauteur, ndlr) étudié n’offrira à ses locataires une couverture totale en data 5G, peut-on lire dans le livre blanc. Plus des trois quarts des bâtiments étudiés connaîtront de larges défauts de connectivité en data 5G et 23 % présenteront de légers défauts de couverture. »

On est très loin des attentes des occupants. Les auteurs de l’étude rappellent en préambule les conclusions d’une autre étude qui date d’avant la crise sanitaire, selon laquelle 75 % des salariés pensent qu’une « bonne connexion réseau mobile est importante, voire indispensable ». De quoi conclure, de proche en proche, que « l’expérience d’une connectivité de faible qualité a un impact majeur sur la productivité des équipes, la satisfaction des collaborateurs et le recrutement des talents ».

Le label HQE en question

Pour expliquer un tel « déficit de couverture », trois explications sont avancées. Outre les obstacles naturels et urbains et la densité des usages extérieurs qui sature le réseau, l’étude met en cause, de façon plus étonnante, la démarche HQE (haute qualité environnementale). « Les innovations technologiques et les matériaux utilisés pour renforcer l’isolation et l’étanchéité à l’air du bâti divisent par 1 000 le niveau du signal radio (perte de 30 dB) entre l’extérieur et l’intérieur d’une tour », explique-t-on dans le livre blanc. Ainsi, la quasi-totalité des immeubles de bureaux labellisés HQE ont une couverture quasi inexistante en 4G, le réseau qui permet de surfer sur le web et de passer des appels en visio.