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Une deuxième vie pour L1ve

Photo à la Une : © L’Autre Image

À deux pas de la porte Maillot, l’immeuble de bureaux L1ve fait peau neuve pour accueillir ses nouveaux locataires (Boston Consulting Group et Robert Walters). Une restructuration ambitieuse en matière de patrimoine, d’ouverture à la ville et de développement durable menée par des mains de maître.

Bâti entre 1963 et 1973 au 75 avenue de la Grande-Armée, à Paris 16e, et acquis en 2015 par Gecina, L1ve a fait l’objet d’une profonde restructuration menée par Hines en maîtrise d’ouvrage déléguée et le cabinet Baumschlager Eberle Architekten. L’édifice à l’architecture de style international signée des frères Sainsaulieu abritait auparavant le siège de PSA Peugeot Citroën. D’une surface de 33 500 m2, il se caractérise par un showroom en rez-de-chaussée d’une triple hauteur et de 110 m de long.

Pour sa rénovation, les architectes se sont donné trois ambitions : faire rayonner le patrimoine du XXe siècle, rouvrir le bâtiment sur la ville avec un rez-de-chaussée transparent qui laisse voir les jardins en cœur d’îlot ayant remplacé les cours intérieures, et inscrire le projet dans un cycle d’économie circulaire et de réduction des émissions de CO2. Les volumes existants ont été conservés. Le noyau abrite des ascenseurs qui ont été réimplantés en périphérie pour accueillir un escalier monumental marquant l’accès principal et favoriser les échanges. Le rez-de-chaussée – immense nef rythmée par de spectaculaires portiques en béton – et une partie du socle abritent des cafés, espaces de coworking et de réunion, des espaces sportifs et un auditorium de 196 places. Les architectes ont également tiré parti des six niveaux de sous-sol.

Le granit noir au sol de la nef revêtait auparavant la façade. Celui-ci a été remplacé par des caissons extrudés en bronze de plusieurs profondeurs qui créent un effet cinétique apportant une nouvelle identité au bâtiment tout en gardant son image. Neuf étages sur l’avenue de la Grande-Armée et cinq étages côté rue Pergolèse (une aile du bâtiment en peigne) abritent des bureaux et des terrasses végétalisées. « Au final, 100 % de l’existant a été conservé », souligne Anne Speicher, Managing Partner de l’agence parisienne Baumschlager Eberle Architekten.

Restructurer l’existant pour le faire correspondre aux enjeux actuels à la fois en termes de développement durable – le bâtiment est certifié HQE Bâtiment durable de niveau « Exceptionnel » – et d’usages au lieu de construire du neuf a conduit au réemploi de 81 t de matériaux issus des démolitions. « L’économie circulaire n’est pas qu’un simple processus matériel. Ce projet révèle clairement qu’il n’est pas nécessaire de construire du neuf pour que la fonction et le contenu soient au goût du jour », poursuit l’architecte. Et d’affirmer : « On peut tout à fait créer un lieu attractif offrant un usage différent et capable de répondre aux enjeux du présent et du futur. Ce qui est vraiment durable, c’est quand les bâtiments sont beaux. Pour celui-ci, une deuxième vie est possible, mais aussi une troisième…»


Article issu du numéro 188 de Business Immo Global.

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