Haut

Anne-Laure visite… la Paris Design Week

En septembre, Paris devient la vitrine du design national et international. Désireuse d’en découvrir davantage sur le développement désirable, thème phare de cette rentrée, cette année, c’est décidé, je « fais » la Paris Design Week. Neuf jours pour profiter, quatre quartiers en ébullition, huit promenades thématiques et quelque 350 adresses participantes… guide en poche et appli chargée, je plonge en plein design !

 

Itinéraire d’une flâneuse du design

Galeries, showrooms, lieux historiques, ateliers… Je n’ai que l’embarras du choix et me demande bien par où commencer. Et si je flânais juste pour…

 

 

… m’émerveiller. Jeudi 9 septembre, 9 h 30. La rive gauche se réveille, mais les artisans sont déjà à pied d’œuvre chez Lison de Caunes, marqueteur de paille de métier. Dans cet atelier niché dans une charmante cour végétalisée, elle nous raconte l’origine de son savoir, avec passion et aussi tendresse. Un savoir transmis par son grand-père André Groult, qu’elle n’a cessé de perfectionner et de développer avec minutie et excellence.

 

 

… découvrir. À quelques rues de là, c’est la porte de Nooor Design que je pousse. Mix and match d’objets et de mobiliers d’Afrique, d’Orient et du XVIe siècle, ce cabinet de curiosité révèle les secrets d’inspiration et de sourcing du trio d’architectes d’intérieur qui présentent même quelques créations imaginées spécialement pour l’événement.

 

 

… rêver. Un passage chez l’architecte d’intérieur et éditeur de mobilier Le Berre Vevaud me permet de découvrir les multiples déclinaisons en pierre de lave, travertin ou céramique de leur tabouret iconique Stool Barth. Un showroom comme un écrin design aux tons pastel, une parenthèse poétique.

 

 

… échanger. Rive droite, le showroom Lelièvre me réserve de belles surprises avec les créations très graphiques et colorées à souhait de Fabrice Juan. Le designer est présent, c’est l’occasion d’un échange qui me permet de comprendre sa démarche créative entre savoir-faire, originalité et douceur de vivre.

 

 

… en prendre plein les yeux, je finis ma flânerie dans le Marais qui offre également de belles découvertes. Dans la cour de la Bibliothèque historique de la ville de Paris, Alexis Tricoire et son installation « Brosses et lianes » sensibilisent une fois de plus à la protection de la diversité de notre planète. À l’hôtel de Coulanges, je plonge en pleine végétation avec Frugal, un projet qui réunit le travail d’une quarantaine de créateurs engagés pour un design qui réintroduit le vivant dans la ville. Comme une respiration en plein Marais. Mon tour se termine chez Maison Dada X Leblon Delienne où je fais connaissance avec Kai et Meg, deux personnages tout droit tirés de la bande dessinée Spirit of Nature, mais aussi de l’esprit créatif de Marcel Wanders. Une scénographie haute en couleur qui met également en lumière les Mickey Cosmic de la maison ou encore les créations de Kiki Van Eijk pour Maison Dada. Shebam, Pow, Blop, Wizz !

 

 

Vous avez dit développement désirable ?

La Paris Design Week est pour moi un perfect mix. Une rencontre intéressante de ceux qui font le design, ceux qui le vendent, ceux qui l’achètent et ceux qui l’admirent. Doit-on s’y connaître et être expert pour participer à cet évènement ? Heureusement non. Sa vocation est de démocratiser la création, raison pour laquelle il est d’ailleurs accessible à tous et gratuit… Une condition : souhaiter éduquer son œil et être à l’écoute de ce que le monde du design a à dire.

En prônant l’upcycling, la biodiversité, la transmission des savoir-faire, designers et artistes font en effet passer des messages et tentent de bouger les lignes.

Outre un plaisir évident des yeux (qu’il convient de ne pas se refuser), la Paris Design Week ouvre bien plus de perspectives et questionne. Au fil des adresses visitées, c’est le développement désirable qui se dessine via un design qui, s’il ne transige jamais avec l’esthétique, devient de plus en plus responsable. Ce même développement désirable qui propose un art de vivre en harmonie entre technologies et savoir-faire traditionnels et qui répond surtout à une envie actuelle de légèreté, d’enthousiasme et de bienveillance. Un « renouveau sans diktat », comme on nous l’avez annoncé en juin dernier.

 

 

Avec des propositions très hétérogènes, la Paris Design Week a réveillé ma soif de découvrir, fait plus que jamais prendre conscience de l’importance de préserver les savoir-faire et m’a séduite par un design toujours plus éthique qui le rend d’autant plus désirable.

 

 

Photos :  © Anne-Laure Alazard