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Du street-art aux portes de Paris

Pour Zoer (en photo d’ouverture), l’horizon, c’est voir de l’autre côté du mur. La mise en couleur et en lumière offre le détail d’une image réaliste. Les recherches de l’artiste l’ont guidé vers la notion d’ouverture de ce mur, voir de l’autre côté de cette frontière ferroviaire.

 

Au sein du Parc d’affaires Icade du Pont de Flandres, dans le 19e arrondissement de Paris, le long d’un mur de soutènement des voies ferrées, courent sur 400 m neuf fresques de street art. Initiée par Icade qui s’est entre autres inspiré de l’East Galery, à Berlin –  un tronçon de 1,3 km du Mur servant de support d’exposition –, cette fresque monumentale laisse libre cours à l’imagination des neuf artistes sélectionnés par concours – Alber, Dacruz, JBC, Kalouf, Kanos, Lek, Retro, Shupa et Zoer – autour d’une thématique commune : « Rêver son horizon ». « Avec cette fresque monumentale, nous avons souhaité sublimer l’espace public en laissant le soin à neuf artistes talentueux de créer un nouvel “horizon”, trait d’union entre l’histoire et l’avenir du site », explique Olivier Wigniolle, directeur général d’Icade. De l’art qui s’inscrit dans la raison d’être même d’Icade qui est de concevoir, construire, gérer et investir dans des villes où il fait bon vivre, habiter et travailler.

 

Alber

Redéfinir l’horizon du Pont de Flandre pour en faire une pièce d’une sensualité énigmatique, telle était le projet d’Alber avec cette œuvre. On peut tout imaginer de la relation entre ces trois personnages : amoureux, amis, inconnus l’un à l’autre… À quoi pensent-ils ? Que font-ils ?

 

Da Cruz

Parler d’horizon, c’est la promesse d’un avenir commun rayonnant. L’œuvre de Da Cruz se veut résolument très colorée pour habiter un lieu très minéral. Elle est humaniste et s’offre comme un cadeau rayonnant aux passants.

 

JBC

La combinaison de cet horizon infini et la lente marche des éléphants donne un aspect intemporel à la composition de Jean-Baptiste Colin alias JBC, volontairement épurée et minimaliste. Elle apporte un souffle d’intemporalité dans l’environnement urbain concentré et parfois pesant de la capitale.

 

Kalouf

L’œuvre figurative de Kalouf représente un oiseau : un échassier, inspiré de l’aigrette et du héron. Son projet artistique met l’accent sur deux axes : l’esthétique, la beauté graphique du monde animal avec ses matières dynamiques, ses formes harmonieuses, ses couleurs surprenantes.

 

Kanos

Avec cette fresque, Kanos tente d’évoquer la problématique du transhumanisme qui peut sembler futuriste malgré son évidente contemporanéité. Il cache volontairement le regard des personnages et le remplace par des fragments qui racontent leurs imaginaires.

 

LEK

L’horizon, ligne imaginaire ou la terre semble rejoindre le ciel ? Ou peut-être ses paysages vastes et lointains ? Ou plus encore, l’horizon d’un trou noir, ou l’horizon des événements. Horizon comme avenir, comme vie. En une seule composition, la création de lek nous dévoile tous ses horizons en un seul.

 

Retro

La composition de Retro est traitée volontairement en aplats, de façon à créer des couches superposées, comme des papiers découpés pour lier l’estampe japonaise traditionnelle et le street art de nos jours, deux mouvements avec nombre de similitudes.

 

Shupa

L’œuvre de Shupa mélange figuratif et abstrait, représentant un paysage car, en effet, de nombreuses études ont confirmé que la contemplation d’un paysage réduisait l’anxiété et induisait un état de douce fascination.

 

À voir au 11, rue de Cambrai, 75019 Paris

Photos : © Fabecollage pour Osaro