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L’Art déco : quand la France influençait l’Amérique du Nord

Image à la Une : Empire State. A History. Illustration pour la couverture d’une brochure publicitaire éditée par l’Empire State Building retraçant l’histoire de sa construction. – © Cité de l’architecture et du patrimoine / musée de Monuments français

Jusqu’au 6 mars 2023, la Cité de l’architecture et du patrimoine propose l’exposition « Art déco France – Amérique du Nord ». Après « 1925. Quand l’Art déco séduit le monde », présentée en 2013, cette exposition propose de revenir sur le style Art déco à travers les échanges culturels entre la France et l’Amérique du Nord au début du XXe siècle.

« L’Amérique, l’Amérique, je veux l’avoir et je l’aurai ! » Joe Dassin rêvait de voir l’Amérique en 1970, pourtant, quelques décennies plus tôt, ce sont les Américains qui rêvaient de voir la France. En effet, comme le montre l’exposition « Art déco France – Amérique du Nord », le pays de l’oncle Sam a puisé son inspiration à travers le style français. De 1911 à 1930, l’Art déco a influencé l’architecture, la mode, la décoration et le quotidien des Américains : « L’Art déco, ce sont des formes géométriques, octogonales et des motifs fleuris. Mais c’est avant tout un état d’esprit : la recherche de la vitesse, du dynamisme et de la modernité », explique Emmanuel Bréon, commissaire de l’exposition et créateur du musée des Années 30,
à Boulogne-Billancourt.

Si l’École des Beaux-Arts de Paris, qui a formé une centaine d’architectes américains et canadiens, a été à l’origine de cette influence au États-Unis, c’est l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels de 1925 qui en sera le déclencheur. Les architectes français qui construisent sur le continent américain sont alors également de plus en plus nombreux (Paul Cret, Jacques Greber, Jacques Carlu…). L’Art déco est le premier style à s’initier en Amérique : « Le message principal de cette exposition est de montrer que l’Art déco a existé. Contrairement à ce que de nombreuses personnes pensent, ce mouvement était très populaire, on ne le retrouvait pas seulement dans les intérieurs de personnes aisées. Il était partout », explique Emmanuel Bréon.

À travers différentes thématiques telles que l’amitié, la guerre, la presse, les grands magasins, le cinéma, l’aviation, ou encore le sport, cette nouvelle exposition montre le dialogue incessant entre les deux nations dans tous les domaines de la vie, et comment la France, notamment à travers l’architecture, a réussi à influencer le style transatlantique : « Pour les Américains, la France était le pays de la culture et de l’élégance, souligne Emmanuel Bréon. Les Français voulaient volontiers se faire copier leur style tant que celui-ci devenait la nouvelle référence. C’est d’ailleurs par le biais des États-Unis que le style Art déco s’est fait connaître à travers le monde », ajoute le commissaire de l’exposition.

En 1934, l’Art déco revient avec le projet du palais du Trocadéro. Une œuvre monumentale confiée à l’architecte français Jacques Carlu, qui avait alors la tête remplie de souvenirs et d’inspirations américaines. C’est d’ailleurs avec émotion qu’Emmanuel Bréon affirme sont plus grand souhait : « que le palais du Trocadéro, devenu le palais de Chaillot en 1937, lieu qui accueille l’exposition, soit un jour considéré comme le palais Américain de Paris… ». 


Article issu du Business Immo Global 191.

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