Trone, la start-up des toilettes, lève 2 M€
La start-up Trone porte l’ambition de faire du petit coin « une expérience moins monotone, plus singulière ». Et cette ambition convainc. Trone a levé la semaine dernière près de 2 M€ auprès d’entrepreneurs réputés, comme Xavier Niel (Iliad), Victor Lugger (Big Mamma) ou encore Othmane Bouhlal (Kapten).
Le concept de Trone n’est pourtant pas sorcier : transformer une pièce parmi les plus prosaïques, les toilettes, en un lieu ultra-design, de sorte à « réenchanter le quotidien », d’après l’expression de Hugo Volpei, fondateur de Trone. Pour ce faire, la start-up travaille en collaboration avec des designers, des ingénieurs et des artisans, tous à moins de 300 kilomètres de Paris. « Nous avons fait du circuit court notre cheval de bataille », spécifie l’entrepreneur de 28 ans.
Inertie
Le premier modèle de toilettes commercialisé par la start-up, baptisé ICONE01, ne ressemble à aucun autre : cuvette en céramique émaillée, lunette en bois de frêne, réservoir en forme de colonne et en verre transparent où l’on peut voir l’eau descendre dans la cuvette.
« Le marché des toilettes évolue très peu, analyse l’instigateur du projet. Les toilettes que nous utilisons aujourd’hui sont les mêmes que ceux utilisés par nos arrière-grands-parents. » En cause selon l’entrepreneur : un marché européen détenu à 93 % par seulement cinq acteurs, qui existent en moyenne depuis 136 ans. « Cela crée inévitablement de l’inertie », tranche-t-il.
Suivre le fil rouge de l’eau
Fort des 2 M€ fraîchement récoltés, Trone compte bien poursuivre sur ce chemin. Une deuxième génération de toilettes est déjà en conception. « Notre priorité absolue, désormais, ce sont les odeurs, indique Hugo Volpei. Nous voulons que ça ne sente plus jamais mauvais dans nos toilettes. »
Et puis, « à moyen/long terme », l’entreprise pourrait s’intéresser à d’autres éléments de la salle de bain, et même aux carafes d’eau ou aux piscines. « Comme Dyson avec l’air ou Apple avec le consumer electronics, nous souhaitons suivre le fil rouge de l’eau », philosophe l’entrepreneur, qui note que, comme les toilettes, « les piscines n’ont pas beaucoup changé depuis leur création ». Rien ne résiste donc à l’innovation. Pas même les toilettes.