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Zoom sur la Biennale d’architecture 2021 de Venise

Photo à la Une : à Hanoï, au Vietnam, les immeubles de logements KTT ont fait l’objet de travaux pour répondre aux besoins des habitants – © Philippe Ruault, Christophe Hutin

〉Jusqu’au 21 novembre 2021

Sous le commissariat général de l’architecte libanais Hashim Sarkis, l’édition 2021 de la Biennale d’architecture de Venise (initialement prévue en 2020) vient d’ouvrir ses portes jusqu’à fin novembre prochain. Très militante, cette 17e édition pose, en temps de pandémie, la question brûlante du « vivre-ensemble » dans une approche transversale, voire politique du métier. 

À l’Arsenal de Venise comme au sein des différents pavillons des Giardini, expositions et installations s’enchaînent pour démontrer le rôle de l’architecture dans le monde de demain. Entre crise climatique, migrations de populations, inégalités économiques et sociales croissantes, les architectes d’une cinquantaine de pays invités répondent tous à une même question « Comment vivrons-nous ensemble ? ». Le commissaire du Pavillon français, Christophe Hutin, architecte et enseignant-chercheur à l’Ensa de Bordeaux, adopte avec optimisme le langage du vécu. Pour lui, « l’architecture n’est pas une fin en soi, car elle abrite la vie ». Mettant en avant les « communautés habitantes », il regarde l’architecture autrement, c’est-à-dire du point de vue des gens qui y vivent. 

Dynamiques collectives

Au Pavillon français, une scénographie immersive plonge les visiteurs dans des images documentaires de « communautés à l’œuvre », issues du travail de recherche mené par Christophe Hutin et son équipe à Hanoï, Détroit, Bordeaux, Johannesbourg, Buenos Aires, Mérignac et Soweto. Autant d’exemples de transformation collective d’espaces dans des contextes culturels bien différents pour « prouver la capacité du monde à se réinventer » commente Christophe Hutin. A contrario d’un catalogue d’exposition, l’ouvrage « Les Communautés à l’œuvre », aux éditions Dominique Carré, est le complément incontournable de la visite.  Exposition et publication fonctionnent en binôme pour nourrir en récits et textes théoriques les projets de ces communautés habitantes sur les quatre continents.  

Hanoï, KTT

Construits dans les années 1950 à Hanoï, au Vietnam, les quelque 500 immeubles KTT représentent près de 15 000 appartements. Certains depuis les années 1980 sont devenus des copropriétés après les premières réformes économiques libérales du pays. Un système urbain hybride d’autoconstruction s’est mis en place, ajoutant ainsi à l’existant des « prothèses », ou nouvelles pièces entre chambres, salons, vérandas ou ateliers. Ces véritables microconstructions savantes ou inquiétantes jouent aussi avec la végétation laissant apparaître pour Christophe Hutin « l’échelon intermédiaire de la communauté entre la structure collective des immeubles KTT et la multitude d’interventions dont ils ont fait l’objet. En effet, les extensions ne sont pas construites de façon aléatoire ou chaotique, mais font appel à un réseau d’entraide local, entre voisins et artisans, activant ainsi un groupe social ». À lire et à visiter.

 

〉labiennale.org


Article issu du nouveau numéro de Business Immo Global.

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