Haut

Du béton au cœur des Alpes

Photo à la Une : © Sylvain Frappat – Ville de Grenoble

Bientôt centenaire, la tour Perret, conçue comme un belvédère « pour regarder les montagnes » du haut de ses 90 m et de ses 550 marches, est plus qu’un symbole pour Grenoble. Véritable manifeste architectural lors de sa construction, la première tour en béton armé du monde en 1925 sera bientôt restaurée pour ouvrir son sommet au public fin 2024.

Participant à l’image dite « moderne » de Grenoble qui se revendique fièrement « comme la ville du béton » dixit le conseiller municipal en charge du patrimoine architectural et de la montagne Claus Habfast, la tour Perret, du nom de son architecte, s’élève au cœur du parc Paul-Mistral. Véritable signal urbain en hommage au béton armé, elle fut construite par des pionniers en la matière, les frères Auguste et Gustave Perret, pour l’Exposition internationale de la Houille blanche et du Tourisme qui attira en 1925, pendant cinq mois, plus d’un million de visiteurs à Grenoble. À l’époque, la ville souhaitait promouvoir les progrès industriels accomplis à travers l’usage de l’hydroélectricité, alors appelée « Houille blanche » et révéler le tourisme de montagne. Aujourd’hui Capitale verte de l’Europe 2022, Grenoble attend la restauration de sa tour en béton, devenue  pour l’occasion le phare éphémère d’une « météo de la pollution », s’illuminant pendant trois mois jusqu’à début mai aux couleurs de l’indice Atmo (qui mesure la qualité de l’air).

Observatoire du paysage

Fermé au public en 1960, cet observatoire en béton armé a été classé Monument historique en 1998. Après un chantier-test en 2020/21, le démarrage après consultation des entreprises est prévu à l’automne 2022 avec un budget de 15 M€ TTC pour la restauration et la médiation culturelle de l’édifice. Fin 2024, la « tour pour regarder les montagnes », comme la définissait Auguste Perret, va donc retrouver sa vocation d’origine. Abritées par un auvent, les portes-fenêtres de l’entrée donneront accès à un vestibule où se trouveront les deux ascenseurs d’origine remis en service et un escalier hélicoïdal menant à la grande table d’orientation. Le dernier niveau, ouvert et plus étroit, laissera toujours apparaître un escalier à vis menant au sommet. En attendant la réouverture de la tour Perret, Grenoble poursuit sa réflexion autour de son patrimoine architectural du XXe siècle et du béton né dans la ville il y a plus de 200 ans, « grâce aux expérimentations du Grenoblois Louis Vicat, dont les découvertes sont à l’origine du développement de la fabrication du ciment industriel au XIXe siècle et du groupe international Vicat », rappelle Claus Habfast.  

© Auriane Poillet - Ville de Grenoble
© Auriane Poillet - Ville de Grenoble
© Auriane Poillet - Ville de Grenoble
© Auriane Poillet - Ville de Grenoble
© Sylvain Frappat - Ville de Grenoble

Article issu du numéro 185 de Business Immo Global.

Pour consulter le numéro dans son intégralité, cliquez ici