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Le 8e arrondissement : nouveau terrain de jeux des marchands d’art

Photo à la Une : vue de la façade de la galerie Perrotin Matignon, 2 bis avenue Matignon. Installée en juin 2020, elle se déploie sur 70 m2. – © Tanguy Beurdeley. Courtesy of Perrotin

Si historiquement, le 8e arrondissement de Paris a toujours accueilli des marchands d’art, depuis quelques années il redevient un terrain de jeux incontournable avec la présence des plus grandes galeries et maisons de ventes. Décryptage. 

À Paris, le 8e arrondissement n’est pas en reste côté art, comme en  atteste la présence de nombreuses galeries et salles de ventes. Historiquement, le quartier abritait avant-guerre de célèbres galeries (Maeght, Leiris, Louis Carré…). Le quartier Saint-Germain a pris la suite dans les années 1960, puis c’est le Marais qui, dans les années 1970, attire les galeries émergentes dites d’avant-scène : Daniel Templon, Durand-Dessert, Yvon Lambert, Thaddaeus Ropac… Mais depuis quelques années, le vent a de nouveau tourné en direction de l’Ouest parisien. 

La maison Christie’s, autorisée par la loi française à officier sur le marché français, investit l’ancienne galerie d’art contemporain et maison de ventes Artcurial sise au 9 avenue Matignon, dans le 8e arrondissement, qui déménage quant à elle au Rond-Point des Champs-Élysées. Elle emboîte le pas à Sotheby’s, qui a investi la galerie Charpentier, rue du Faubourg-Saint-Honoré. Le marchand américain Larry Gagosian inaugure en 2010 une galerie au 4 rue de Ponthieu, à deux pas de l’avenue des Champs-Élysées. D’autres suivent le mouvement : la maison de ventes Piasa, les galeries Lelong, White Cube, Kamel Mennour, Nathalie Obadia… et récemment Emmanuel Perrotin, qui s’installe en 2020 au 2 bis avenue Matignon, puis en 2021, ouvre une galerie entièrement consacrée au second marché, c’est-à-dire la revente et l’achat d’œuvres « bankable » dans un hôtel particulier de cinq étages, au 8 avenue Matignon.

« Le quartier connaît une vraie dynamique. Les gens y circulent. Les palaces où descendent les collectionneurs se trouvent non loin », indique
Patrick Bongers, président d’honneur du Comité professionnel des galeries d’art et directeur de la galerie Louis Carré. « C’est aussi un quartier où la circulation automobile est possible et la logistique facilitée », ajoute-t-il. Un point – non négligeable – que relève Frédéric Chambre, directeur général de Piasa, qui complète : « Le quartier concentre un nombre important de galeries, mais la compétition reste saine, car elle crée une émulation qui attire les clients. » Une concentration de galeries à laquelle s’ajoute la présence non loin des fondations Vuitton, Pinault, Cartier et Ricard qui font de Paris et du Triangle d’or « the place to be » en matière d’art. Une place où les adresses deviennent rares et se jouent à une rue près, aux dires des spécialistes… 

Vue de la façade de la galerie Perrotin second marché, 8 avenue Matignon, ouverte en septembre 2021. Cette nouvelle structure de 400 m2 associe Emmanuel Perrotin, Tom-David Bastok et Dylan Lessel - © Tanguy Beurdeley. Courtesy of Perrotin
La galerie Louis Carré poursuit son activité au 10 avenue de Messine (Paris 8e) depuis 1938 après avoir exposé les grands créateurs de l’art moderne : Gris, Klee, Matisse, Calder... - © Galerie Louis Carré
© Galerie Louis Carré

Article issu du Business Immo Global 193.

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