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Le « Manifeste pour la beauté de Paris » dévoilé

Aujourd’hui, comme autrefois, les débats et polémiques sur l’esthétique parisienne ont toujours jalonné l’histoire de la capitale. À l’heure actuelle, alors que les enjeux climatiques appellent des transformations importantes, Paris aborde une nouvelle époque de son histoire. Pour l’accompagner (et en réponse à de vives critiques), la Ville de Paris a élaboré un « Manifeste pour la beauté de Paris » détaillé par Emmanuel Grégoire, premier adjoint de la maire Anne Hidalgo, dans une conférence de presse, qui édicte des règles d’esthétique, d’aménagement et d’entretien de l’espace public.

Ce document ressource est le fruit d’un travail pluriel de nombreux professionnels et acteurs, mais aussi d’une concertation poussée. Il s’appuie sur les transformations engagées déjà par la Ville ou à venir en lien avec la qualité de vie, la végétalisation de l’espace public et sa libération (en priorisant les piétons), et enfin la révolution des mobilités douces (1 094 km de voies cyclables en 2021 contre 200 km en 2001). L’enjeu de ce document porte sur la qualité d’exécution des travaux engagés et leur cohérence avec le patrimoine.

Sept piliers soutiennent cette démarche : Paris harmonieuse (esthétique des grands alignements), vivante, audacieuse (la ville a toujours été d’avant-garde), bienveillante (espace public dédié au plus grand nombre), végétale (réponse à la crise climatique), libre (promouvoir la création) et fidèle (à son patrimoine symbolique).

Les piétons, les mobilités, la voiture, les transports en commun, le mobilier urbain, mais aussi des sujets transverses tels que les revêtements et les matériaux, l’anticipation des marchés publics et les protocoles pour l’entretien sont autant de sujets qui y sont traités. En matière de mobilier, en réponse à la polémique autour des bancs Mikado et champignons qui seront progressivement retirés, Emmanuel Grégoire rétorque : « Pour mes critiques, il faut rappeler que Guimard avait fait scandale à son époque. Paris doit rester un territoire d’innovation et d’attractivité. »

Les rues aux écoles, les baignades, les parcours sportifs, mais aussi l’eau et l’ombre dans la ville, l’art urbain, les nouvelles mobilités, « l’innovation est riche en la matière, mais on doit l’anticiper », reconnaît le premier adjoint.

Parmi les actions annoncées, on peut noter la création d’un atlas qui recensera le mobilier historique en vue de sa préservation et de sa mise en valeur, la pérennisation des pistes cyclables, la plantation d’arbres d’alignement, la réutilisation de grilles Davioud au pied des arbres plutôt que la végétalisation permise (sauf ponctuellement, en partenariat avec des associations), la lutte contre les incivilités, la définition de lignes directrices d’aménagement des terrasses de café.

« Ce document ressource a pour objet de proposer une méthode pour les nouveaux aménagements, qu’il y ait une stratégie préalable », conclut Emmanuel Grégoire. « Nous allons travailler méthodiquement pour adapter la ville aux défis contemporains tout en respectant son identité. » Une promesse ambitieuse…

 

Photo : © Adobe Stock (la place de Fürstenberg, à Paris, avec une grille Davioud au pied d’un arbre).