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Le « vivre ensemble » à l’heure vénitienne

Photo à la Une : © Andrea Avezzu – Courtesy of La Biennale di Venezia

La première post-pandémie offre une balade architecturale vénitienne singulière. Sa thématique – « How will we live together ? » – est tout à la fois prémonitoire, visionnaire et contemporaine. Conçue avant la crise sanitaire, cette nouvelle édition signée Hashim Sarkis jette un regard cru sur les manières d’habiter ensemble à l’aune des périls climatiques. 

Sur les rives de la Lagune, entre l’Arsenal et Giardini, la Biennale d’architecture de Venise verra défiler pendant un semestre 112 installations issues de 46 pays autour de cinq topics. Marquée par une contribution accrue des participations africaines, asiatiques et latino-américaines, cette 17e édition résonne différemment. De l’ère babylonienne à la Grèce Antique, des révolutions françaises et américaines, cette balade vénitienne pose une question tout simplement intemporelle et universelle aux accents sociaux, politiques et spatiaux. 

Imaginée par Christophe Hutin, la scénographie française livre un regard sur « les communautés à l’œuvre » qui propose d’interroger la rencontre entre le savoir-faire de l’architecte et l’expérience des habitants de leur propre lieu de vie au travers de cinq cas sur quatre continents. « L’objectif est de proposer un regard optimiste sur le monde où les communautés habitantes agissent directement sur leurs cadres de vie, leur quotidien. Ces différentes démarches présentées ne suivent pas un schéma théorique formel conçu par un architecte, mais témoignent des transformations lentes et multiples d’un lieu de vie par ses propres habitants », souligne le commissaire général de l’installation hexagonale. Dans cette approche étrange, les diverses communautés semblent incarner les ressources les plus pertinentes pour transformer les situations habitées. En place et lieu d’un illusoire contrat social, l’exposition fait naître une nouvelle façon de concevoir un contrat « spatial ». À l’issue de ce parcours étonnant et déroutant, une certaine tristesse s’empare des visiteurs, tout à la fois émus par une narration chargée de tous les maux de ce siècle et tristes de quitter la lagune. 

© Francesco Galli
© Francesco Galli

Article issu du numéro 180 de Business Immo Global.

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