Les Folies de Neuilly : futurs spots d’une expérience phygitale
Neuilly-sur-Seine vient de dévoiler les deux lauréats du concours d’architecture international lancé en 2021 pour urbaniser l’avenue Charles-de-Gaulle qui coupe la ville en deux. Maison Édouard François et Manuelle Gautrand Architecture auront la mission d’apporter 19 « Folies » à la très sage voisine de Paris.
Dix-neuf pavillons d’une surface maximale de 35 m2 jalonneront l’avenue Charles-de-Gaulle, à Neuilly-sur-Seine, qui fait l’objet d’un projet de requalification depuis 2009. Ils animeront les 2 kilomètres qui séparent la Porte-Maillot de La Défense. « Nous avons imaginé 19 Folies économes en espace, modulaires, circulaires et immersives, conçues par Manuelle Gautrand et Édouard François, explique Jean-Christophe Fromantin, maire de la ville. L’objectif est d’offrir au public autant d’expériences que l’innovation, les marques et notre créativité sont susceptibles d’en produire. »
Des pavillons « extravagants »
Né de la créativité de la Maison Édouard François, le premier modèle de « Folie » – « petit pavillon à l’extravagance architecturale inspirée du végétal », souligne l’élu – est en terre crue, un matériau primaire, biosourcé et écologique. Sa forme composée de voûtes et d’alvéoles sera imprimée en 3D à partir d’un modèle numérique défini en fonction des besoins du preneur. Il sera recouvert de verre pour former un écrin afin de « démultiplier les possibilités scénographiques pour les marques et ajouter de la préciosité à l’objet architecture », décrit Édouard François.
Issu de l’agence Manuelle Gautrand Architecture, le second modèle de pavillon déclinera des briques en verre provenant de façades vitrées recyclées plus ou moins colorées, polies ou mates. « Selon l’assemblage, les dessins formés pourront exprimer une marque », souligne Manuelle Gautrand.
Des Folies à l’ère du digital
Ces « folies » sont destinées à être exploitées par des entreprises, fondations, musées, grandes marques, etc. et ont vocation à offrir une nouvelle expérience client faisant la part belle au « phygital », au risque sinon de laisser le monde virtuel prendre durablement la main sur le commerce physique. « Nous sommes convaincus que nos entreprises comme nos institutions publiques doivent proposer de nouvelles expériences, exprime Jean-Christophe Fromantin. Il nous appartient collectivement d’explorer une nouvelle zone d’échange entre la praticité qu’offre internet et l’altérité nécessaire à la vie sociale. C’est cette cristallisation que les Folies ont vocation à faire émerger. »
Avec la chute de la fréquentation du commerce, l’enjeu est que la ville ne devienne pas un espace de livraison, vide de vie et de rencontres. « Cette réflexion sur le monde phygital qui se dessine notamment à travers les Folies de Neuilly s’inscrit dans une tradition de réflexion et d’innovation sur le commerce autour de l’Axe majeur », conclut l’édile, pour qui l’exercice sera maintenant d’aller chercher les entreprises.
Photos : à la une : Folies de Maison Édouard François insérées dans l’avenue Charles-de-Gaulle, à Neuilly-sur-Seine. © Maison Édouard François ; ci-dessous : Folies de Manuelle Gautrand Architecture insérées dans l’avenue Charles-de-Gaulle, à Neuilly-sur-Seine; © Manuelle Gautrand Architecture
