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« L’esprit des lieux » de Charles Matton

La galerie parisienne Dumonteil Contemporary présente le travail de Charles Matton (1931-2008) jusqu’au 21 mai prochain sur le thème des « Intérieurs », une exposition qui marque le retour de l’artiste sur la scène parisienne.

« Comme mon père l’a fait auparavant avec succès, je souhait faire découvrir ou redécouvrir à un public multigénérationnel des artistes dont l’œuvre marque et traverse le temps par leur talent, leur sensibilité, leur génie. C’est pourquoi je suis heureux, avec cette exposition, de partager l’incroyable et fascinant univers multidisciplinaire de Charles Matton », précise Dorian Dumonteil, directeur de la galerie.

Les « reconstitutions de lieux » et des boîtes forment le panel de cette exposition. « Jʼ avais envie de peindre des lieux, des appartements, dʼ une manière très réaliste. Alors je me suis dit : je vais me fabriquer les lieux en question. Et jʼai commencé à peindre les murs exactement comme jʼaurais peint sur la toile. Mon propos était dʼutiliser ce travail comme modèle pour des photographies dont je déclinais lʼambiance lumineuse jusquʼà en faire, en fin de parcours, des peintures dʼintérieur dʼun grand réalisme », indiquait Charles Matton, dans une note personnelle en 1989.  Il crée en 1985 ses premières « reconstitutions de lieux », espaces fictifs délimités par un seul mur ou deux, dans le but de les photographier puis de peindre sur les tirages obtenus. Deux ans plus tard, il développe ses premières boîtes, dioramas présentés entre trois cloisons et une vitre.

Très vite, Charles Matton considère ces sculptures polychromes comme une forme artistique. Peu de temps avant sa mort survenue en 2008, il avait choisi parmi toutes les photographies de ses « reconstitutions de lieux » celles qu’il voulait exposer. Ces prétendues photographies d’intérieurs – dont Matton a sculpté et peint chaque élément du modèle – sont des simulacres d’un quotidien familier. L’absence humaine se révèle en une dramaturgie imaginaire.

Pour cette première exposition de Charles Matton, la galerie a choisi de révéler des tirages argentiques de ces photographies – dont certaines sont exposées en très grands formats – en les confrontant avec des boîtes d’Intérieurs. Cette confrontation provoque chez le spectateur un trouble dû aux rapports de grandeurs inversées : entre les réductions d’espaces en 3D et l’agrandissement des proportions des sujets photographiés, à taille humaine.

 

Jusqu’au 21 mai à la galerie Dumonteil

8, rue d’Aboukir, Paris 2e

 

Photos : © Dumonteil Contemporary