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L’île de Nantes, terre de culture

Photo à la Une : Avec ses 12 m de haut, 8 m de large et 21 m de long, le Grand Éléphant (Les Machines) de l’île de Nantes peut embarquer 50 passagers pour un étonnant voyage. – © David Gallard / LVAN

La culture est le fer de lance dont s’est emparé Jean-Marc Ayrault pour faire de la ville de Nantes une destination touristique. Chemin faisant, l’île de Nantes a bénéficié de cette impulsion pour devenir une terre de culture et de créativité. Détour.

« En 1989, Jean-Marc Ayrault prend la tête d’une ville éteinte. Les chantiers navals ont fermé alors qu’ils formaient le cœur de la cité, de son identité. Désindustrialisée, l’île de Nantes a laissé la place à des friches », se souvient Jean Blaise, directeur du Voyage à Nantes. Le maire décide alors de s’appuyer sur la culture pour accompagner la reconstruction de la ville et en faire une destination d’agrément. Différentes initiatives voient le jour. En 2007, l’île de Nantes est intégrée au parcours d’Estuaire, une biennale d’art contemporain qui se déploie le long des rives de Loire jusqu’à Saint-Nazaire. « Nous avions décidé d’inviter des artistes à interpréter des paysages en investissant des espaces sur l’estuaire », explique Jean Blaise, qui a mené ce projet avec les équipes de la scène nationale Le Lieu unique (ancienne usine Lu), qu’il dirigeait alors. Des artistes tels que Tadashi Kawamata, Jimmie Durham, Daniel Buren, participent et laissent pour certains des œuvres in situ. Toujours sur l’île de Nantes, l’ancien hangar à bananes devient la nouvelle destination de la ville. Bars, restaurants, discothèque, galerie d’art (la Hab Galerie), salle de théâtre animent la pointe est de l’île. Puis, le Grand Éléphant imaginé par François Delarozière et Pierre Orefice prend ses quartiers dans l’île.

Le souhait du maire se concrétise progressivement. En 2010, fort de ce constat, l’édile demande à Jean Blaise de créer une structure qui réunit la gestion de certains lieux culturels de la ville tels que le château des ducs de Bretagne, les Machines de l’île et le mémorial de l’Abolition de l’esclavage, ainsi que la promotion de l’ensemble du dispositif culturel avec le musée des Beaux-Arts, le musée d’Histoire naturelle, le musée Jules-Vernes, etc. Ce sera le Voyage à Nantes.

Ce voyage, devenu une entreprise de 300 personnes, propose la réalisation d’installations artistiques présentées le long d’un parcours à travers la ville de quelque 22 km matérialisé par une ligne verte. L’île de Nantes en fait partie intégrante. Des œuvres dialoguent entre patrimoine industriel et architecture contemporaine. Ces industries créatives partagent l’espace avec des écoles (art, design, architecture…) et l’université intégrées au parcours sur l’île pour faire découvrir la création de demain. Une créativité devenue l’ADN de la ville qu’entreprises et promoteurs soutiennent depuis le début. 

L’œuvre de Vincent Mauger Résolution des forces en présence, créée pour le Voyage à Nantes, a trouvé sa place en proue sur la Loire, dominant les anciennes cales de lancement des bateaux. - © Martin Argyroglo / LVAN
Les Anneaux, une création du Voyage à Nantes de 2007 de Daniel Buren et Patrick Bouchain se déploient toujours quai des Antilles, à la pointe de l’île de Nantes. - © Martin Argyroglo/LVAN, ADAGP
Le playground « On va marcher sur la Lune » imaginé par Detroit architectes au parc des Chantiers, étape du Voyage à Nantes de 2016, et devenu une installation permanente. - © Franck Tomps / LVAN

Article issu du Business Immo Global 195.

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