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Poétique(s) de l’espace

Tadashi Kawamata, Destruction n° 32 (TK 532). Photo : Archives Kamel Mennour
Des Illuminations de Christian de Portzamparc à la Destruction de Tadashi Kawamata, la galerie Kammel Mennour présente d’impressionnantes œuvres liées à l’espace. Visions poétiques et constructions imaginaire.

Malgré le succès de sa carrière internationale d’architecte et d’urbaniste, Christian de Porzamaparc n’a jamais délaissé l’expression picturale. Lauréat des prestigieux prix Pritzker (1994) et Praemium Imperiale (2018), il présente à 75 ans aujourd’hui, un magnifique travail d’expression artistique. Jusqu’au 18 janvier 2020, la galerie Kamel Mennour du 47, rue Saint-André-des-Arts, expose une quinzaine de ses œuvres les plus récentes qui nous font découvrir des visions d’architectures imaginaires.

De poétiques volumes sous la lumière que Christian de Portzamparc esquisse sur tablette, imprime sur toile à l’encre pigmentaire puis peint à l’acrylique. Autant d’univers en suspens que l’architecte commente ainsi : « Cette production est variée parce que, face à l’architecture qui répond à un programme, à une lettre de commande, le dessin, pour moi, était sans programme, sans calendrier. J’aimais être dans la liberté, hors de toute commande. Je n’avais pas le souci de produire quelque chose de cohérent et je ne pensais pas souvent à une exposition. Ça partait dans plusieurs sens même s’il y a des constantes dans cette représentation de l’espace et de la lumière. Kamel Mennour venait voir de temps en temps. Il a repéré ces constantes et bientôt il a été pour moi comme un grand éditeur avec un écrivain. Il m’a incité à me concentrer sur certaines directions. Et loin de me sentir bridé, je suis allé plus loin, sans effort, avec une cohérence qui aboutit à un sens. »

 

De la construction à la destruction

Dans ses deux autres espaces parisiens, la galerie Kamel Mennour poursuit les explorations spatiales avec le plasticien japonais Tadashi Kawamata qui y déploie quant à lui une véritable poétique de la destruction. Ses gigantesques panneaux muraux immersifs exposés au 6, rue du Pont-de-Lodi, sont des paysages visionnaires qui racontent « l’histoire des interactions entre l’homme et son environnement », explique l’artiste.  Ces vastes panoramas de destruction causés par la collision entre organismes humains et naturels sont pour lui des paysages abstraits de vestiges évoquant une sédimentation ancestrale d’expériences entre vents, séismes ou eaux en mouvement.

Poésie, inspiration et émotion sont au rendez-vous de cette impressionnante exposition qui résonne à la manière de « nymphéas » du XXIe siècle.  Pour terminer, Tadashi Kawamata présente de petits « dessins » conceptuels dans la galerie Kamel Mennour du 28, avenue Matignon. Cette sélection de 300 œuvres des dix dernières années sont des collages mixtes représentant autant de « visions » d’éléments naturels ou construits.  Miniatures ou colossales, les œuvres de Kawamata restent aussi incontournables qu’inspirantes.

Tadashi Kawamata, dessins présentés à la galerie Kamel Mennour avenue Matignon. © Archives Kamel Mennour

 

jusqu’au 18 janvier 2020 à la galerie Kamel Mennour
47 rue Saint-André-des-Arts, 75006
6 rue du Pont-de-Lodi, 75006 et 28 avenue Matignon, 75008

 

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