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Uper’s, l’ameublement circulaire

Soutenue par une nouvelle génération de consommateurs concernés, induite également par le contexte écologique, la révolution de l’upcycling est en marche. Pour les fabricants porteurs de ces engagements, se structurer est aujourd’hui devenu une véritable nécessité. Sous l’égide de l’Ameublement français, le club Uper’s a vu le jour il y a quelques semaines. Une initiative qui booste ce secteur en plein essor !

 

Upclyclers par engagement, Uper’s par affinité

727 sailbags, Atelier Emmaüs, Dizy, Api’Up, La Collecterie, La Tisserie parisienne, Vertuose, La Fabrique, Atelier Extramuros, For Me Lab… pas moins d’une trentaine d’entreprises forme ainsi le collectif Uper’s et propose des solutions d’ameublement respectueuses des personnes et de l’environnement. Si la vocation de ce club est avant tout d’aider au développement des entreprises de l’upcycling au sein d’un collectif fort, il présente également l’intérêt de créer des synergies entre elles, en R&D par exemple et de répondre plus efficacement aux appels d’offres.

Du luminaire à la table, de l’assise au bureau, les « Uper’s » investissent tous les espaces, communs et privés… Si la transposabilité des éléments et leur réparabilité sont importantes, maîtriser le sourcing de matériaux de qualité et écoresponsables est la pierre angulaire du concept. Dénicher les gisements de chutes ou produits mis au rebut qui pourront fournir suffisamment de matière première pour obtenir un volume nécessaire à la rentabilité du produit est vital. « Rien ne se perd, tout se transforme. » créant au passage une nouvelle valeur d’usage et un design attrayant.

De la conception à la fabrication, ce sont des pièces écoconcues pour durer et limiter l’empreinte carbone qui sortent des ateliers français ou européens de ces entreprises. Sourcing maîtrisé – esthétisme soigné – fabrication en atelier souvent de réinsertion, le club Uper’s est une illustration intéressante d’un ameublement dit circulaire.

Actuellement, le mobilier d’occasion représente environ de 10 % du marché. Un engouement encore timide mais réellement présent que les Uper’s comptent bien encourager.

De l’engagement à la préférence

Si développer l’offre constitue la première étape de ce cercle vertueux, faire évoluer la demande en est probablement la seconde. L’intérêt pour l’occasion, le recyclage et l’upcycling est bel et bien présent, les idées reçues le sont également. Peu attrayant, qualité moindre, prix élevé représentent des freins qui peuvent influencer l’acte d’achat.

Une communication plus impactante via les opérations collectives du club rassurent les clients potentiels et permettent également de répondre de façon plus structurée à des projets.

Faire passer le consommateur de l’achat d’engagement à l’achat de préférence est visiblement l’enjeu. L’esthétique de l’offre semble être la réponse et c’est exactement sur ce quoi les Uper’s travaillent. Parce qu’un mobilier bien choisi est conservé plus longtemps, tenir compte des usages (fonction, matériaux, dimension) et designer des objets désirables constitue leur base de travail. Législation et intention d’acheteurs, conscients de leur impact sur l’environnement et sensibles à une consommation plus responsable n’ont de cesse de faire évoluer les choses mais la désirabilité du produit reste centrale. D’ailleurs aujourd’hui, on ne recycle plus, on upcycle. Si la notion de volume et de série est essentielle pour la viabilité des modèles économiques, l’offre d’upcycling doit inévitablement passer par un soin particulier apporté à l’esthétisme.

 

Redonner une valeur économique à ce qui était destiné ne plus en avoir et une valeur sociale, via notamment la fabrication en atelier, de réinsertion nécessite un process long qui justifie des politiques de prix souvent équivalentes à celles du « neuf ». Mais l’intérêt certain pour un ameublement plus vertueux semble prendre le pas. Le mouvement de l’upcycling est donc bel et bien lancé, la création de club Uper’s ne fait que renforcer l’impulsion initiale de ces entrepreneurs engagés.

Photos : couverture, 1 et 2 : © Dizy 2019, © 100 détours, © Les Résilientes x Emmaüs Atelier, © Hervé Ternisien