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Kardham x in interiors : Nouveaux usages, quels impacts sur les mobilités ?

La pandémie a impacté les usages dans la façon d’habiter, de travailler et de consommer. In interiors, en partenariat avec Kardham, a décrypté les nouveaux enjeux en matière de mobilité lors d’une table ronde qui s’est tenue le 8 novembre dernier au Cercle de l’Union interalliée, à Paris.

 

Les nouveaux usages qui façonnent la ville depuis quelques années redessinent la façon de la construire en interrogeant les rapports entre espace de travail, logement ou encore façons de consommer. Comment ces nouveaux usages changent-ils la façon d’appréhender les mobilités ? Quels sont les impacts sur les dynamiques urbaines, les stratégies territoriales et les projets immobiliers ? Afin de répondre à ces questions, Gaël Thomas, directeur des rédactions de Business Immo a réuni autour de la table ronde organisée par Kardham et in interiors, Lily Munson, directrice de cabinet adjointe d’Emmanuel Grégoire, premier adjoint en charge notamment de l’urbanisme de la ville de Paris, Jean Coldefy, expert mobilité, directeur du programme Mobilité 3.0 chez Atec ITS France, et David Habrias, président chez Kardham Architecture, directeur général Groupe Kardham.

Pour David Habrias, il n’est pas possible de parler de futur environnemental des villes sans aborder la question de la mobilité dont le Covid a rebattu les cartes. L’une des conséquences de la pandémie aura été un éloignement des citadins des centres-ville alors que les entreprises s’y sont recentrées pour être plus accessibles, induisant un plus grand besoin en transports en commun.

Ce rapport entre périphérie et centre-ville est clé dans la compréhension des questions de mobilités. Jean Coldefy rappelle que le lien entre la périphérie et la métropole représente 43 % des mobilités et donc l’axe majeur de développement. « Comme à Oslo, il faut urbaniser autour des axes de transport en commun. » Il relativise par ailleurs entre Paris et les régions : les ménages parcourent en moyenne 3 300 km/an à Paris et 18 000 à 20 000 km/an en région. Et à Paris intra-muros, les deux tiers du trafic ne sont pas générés par les Parisiens.

À Paris justement, un nouveau venu s’est glissé dans la question des mobilités : le vélo. Un mode de transport privilégié par la mairie de Paris, mais qui doit être pensé en intermodalité, ce qui permettrait de sortir du paradigme de la ville du quart d’heure à laquelle aspirent certains, estime Jean Coldefy. « À Singapour, la mobilité est pensée à l’échelle de la ville du quart d’heure, mais aussi de la ville des 45 minutes pour les déplacements en périphérie », rappelle-t-il.

« On ne peut pas penser une politique de la mobilité sans penser le territoire et la politique du logement », car aujourd’hui très peu de familles habitent en centre-ville. « On va plus chercher un bassin d’emploi », souligne Lily Munson qui corrobore ces propos et prévient : « À Paris, cela reste une question de rééquilibrage pour ne pas accroître la pression sur les transports en commun, mais obtenir une répartition plus homogène. » Et David Habrias de conclure : « Les enjeux de transformation de la ville ont pris de vitesse les pouvoirs publics. Les périphéries sont à reconquérir. »

 

Photo : © in interiors