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Télétravail sur Cassiopée

Par Jean-Paul Bath
Photo : Métropolis, Fritz Lang © Iliazd / Flickr (CC BY-SA 2.0)

Metropolis de Fritz Lang, Playtime de Jacques Tati ou Brazil de Terry Gilliam… nous n’étions toujours pas sortis de cette vision tayloriste qui empile les postes de travail comme les alvéoles d’une ruche… en moins doré.

Mais voici que le télétravail nous donne des ailes, écroulant les murs comme d’une Babylone, nous envoyant sur les chemins à bicyclette avec Montand ou dans une navette spatiale de 2001.

Promoteur, designers, programmateurs et architectes rivalisent d’ingéniosité et de liberté pour imaginer une cité radieuse qui ferait rêver Le Corbusier.

Pourquoi se priver de l’impossible ! Pour gagner de la place, on dit pousser les murs. C’est exactement ce qu’a imaginé « Move it ! ou l’appartement amovible », avec quatre parois mobiles qui permettent d’organiser l’appartement selon l’usage : bureau, repos, sport, cuisine… Des parois intelligentes dans lesquelles on peut travailler. Même Marcel Aymé n’y aurait pas songé pour son passe-muraille.

Que la magie réenchante notre quotidien, d’un coup de baguette d’Harry Potter, abracadabra et par des jeux de trappes et de portes de « The Live, the Work & the Wardrobe », les meubles se métamorphosent, les placards se transformant en bureaux, la maison… n’est plus la maison !

On voudrait évidemment avoir aussi le don d’ubiquité, travailler, faire ses courses et sa gym en même temps. Qu’à cela ne tienne, « Migratory Office » installe des bureaux partagés en kit à l’intérieur des centres commerciaux. Et si nous voulons rencontrer nos voisins, plutôt que les épier comme James Stewart dans Fenêtre sur cour, « Work/Home Ecosystem » installe des espaces de travail partagés à l’intérieur même d’un bâtiment résidentiel.

Paradoxal télétravail, soudain imposé par les confinements pandémiques, et pourtant porteur d’espoir d’une grande évasion. Il se translate en apesanteur dans une sorte de navette spatiale imaginée par « Flexible Flat » autour d’un noyau central reliant des espaces amovibles. Et plus bucolique, poétique, il sillonne les routes de campagne à vélo, avec Migratio, abandonnant l’espace fonctionnel dans les pâquerettes pour devenir une ouverture sur un monde verdoyant et sur les autres rayonnants.

Utopies ? Peut-être… Mais il faut regarder ces signes comme un vol de hérons pourprés dans un ciel de printemps et se dire que s’ils planent tous dans la même direction, ce n’est pas un hasard. L’entreprise demande plus de créativité, plus d’agilité ; l’environnement de travail devra faire sa révolution copernicienne. Et j’écrirai au clair de Lune.

En partenariat avec Le French Design by VIA

 

Accédez aux articles :

« Pourquoi il est possible d’installer du bureau dans les centres commerciaux »

« Reconfigurer l’espace pour passer du “mode maison” au “mode travail” »

« Le Work/Home Ecosystem se veut un compromis entre le travail et la maison »

Move It ! ou l’appartement amovible

Migratio : travailler en toute liberté

Very Flexible Flat


Article issu du numéro 185 de Business Immo Global.

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