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© O. Ouadah

Covivio : la flexibilité en avant toute

Depuis le début de la crise sanitaire et le premier confinement, le rapport au travail a énormément évolué. Et une certitude s’impose : le bureau va devoir se transformer en profondeur. Certaines entreprises questionnent déjà la fonction de leurs bureaux et les salariés ont, en parallèle, déjà fait évoluer leurs habitudes notamment en matière de télétravail. Pour autant, les questionnements sur l’usage et l’avenir du bureau ainsi que les modes de travail alternatifs ne sont pas entièrement nouveaux. Et la crise actuelle semble intervenir comme un accélérateur de tendances déjà présentes.

 

Sonder les tendances de fond

En février dernier, l’opérateur immobilier Covivio avait lancé avec OpinionWay un sondage auprès d’un échantillon représentatif de Français salariés et dirigeants du secteur privé dans des entreprises de 250 salariés et plus, visant à nourrir ses réflexions et sa stratégie. L’objectif ? Répondre au mieux aux nouveaux enjeux du bureau de demain dont les deux piliers seraient : l’humain au centre et flexibility first ! Réalisée en trois vagues (février, juillet et octobre 2020), cette étude a été menée afin de mettre en lumière les tendances de fond dans le bureau. Et même d’aller plus loin, en montrant que « les salariés et les dirigeants affichent des attentes et exigences communes quant à l’évolution du bureau en tant qu’espace physique et destination collective », souffle Olivier Estève, directeur général délégué de Covivio.

 

 

En tête d’affiche : l’ambiance au travail et la flexibilité

Les neuf mois d’enquête démontrent l’importance de la dimension sociale du bureau, clairement identifiée par les salariés. Si on leur demande ce qui, selon eux, définit un cadre de travail agréable, deux critères s’affichent en tête : l’ambiance de travail citée à 77 % et la flexibilité (horaire, télétravail…) à 62 %. L’emplacement des locaux vient en troisième position avec 47 %, suivi de près par le critère « matériel performant et connectivité » (45 %).

Durant cette période de crise, le niveau de satisfaction des salariés est en baisse, reflétant des attentes et exigences plus fortes quant à leur espace de travail. L’ambiance de travail souffre tout particulièrement des restrictions au bureau et de la distanciation sociale. Si elle enregistre aujourd’hui 75 % de satisfaction de la part des salariés, elle baisse de 7 points par rapport à février. La satisfaction relative au fait de bénéficier de flexibilité d’une part (68 % [58 % chez les salariés âgés de 18 à 34 ans]) et à la qualité de l’agencement des locaux d’autre part (63 %) baisse de 5 points pour ces deux critères. Quels sont alors les leviers pour agir afin d’améliorer le cadre de travail ?

 

La flexibilité et son corollaire

Conscients d’un environnement en plein changement qui aura des impacts sur les espaces de travail, les salariés identifient clairement les priorités sur lesquelles agir pour améliorer le quotidien au bureau. La flexibilité s’est imposée comme le premier levier d’action : 27 % la citent (+ 8 points par rapport à février). Viennent ensuite l’ambiance au travail (20 %, +2 points), disposer d’un matériel performant et d’une bonne connectivité (18 %, -1 point).

Au-delà de ces critères, les salariés attendent et s’attendent à de profondes évolutions quant à leurs espaces de travail. L’étude confirme l’importance du lieu et du lien, c’est-à-dire la dimension sociale et collective de leur environnement de travail. Cette tendance se confirme : 66 % des salariés interrogés citent en premier le besoin d’accorder plus de place aux surfaces de convivialité et aux postures pour travailler autrement. En deuxième position, ils évoquent leur souhait de réduire la densité des espaces de travail (60 %, +9 points). Pour eux, le travail ne correspond plus à un poste de travail au sens strict, mais à un espace partagé et diversifié dans ses formes quotidiennes. Dans le même temps, 46 % attendent le développement de solutions alternatives telles que le coworking et 45 % (+10 points) la réduction des surfaces grâce notamment à la mise en place du flex office. Des chiffres qui reflètent une nouvelle vision de la destination bureau, dans les murs ou hors les murs de l’entreprise.

 

Faire bouger l’immobilier

Du côté des dirigeants, si à 93 % ils se montrent attentifs à la qualité des espaces de travail proposés aux collaborateurs, 87 % pensent que celle-ci a un impact sur l’image de leur entreprise, et 81 % sur leur capacité à attirer de nouveaux talents. Les dirigeants interrogés, eux aussi, envisagent des évolutions importantes quant aux espaces de travail à la fois pour réduire leurs surfaces, mais aussi pour gagner en flexibilité et transformer leur immobilier. Ainsi, 70 % d’entre eux déclarent vouloir réaliser des aménagements pour faire bouger leur immobilier. 46 % sont favorables à augmenter les surfaces de convivialité et les postures alternatives pour travailler autrement. 39 % (+3 points) sont favorables, dans le contexte sanitaire actuel, à réduire la densité des espaces de travail.

La mise en place du flex office, qui permettrait ces évolutions, est d’ailleurs jugée prioritaire pour 38 % des dirigeants (+10 points), 38 % étant également favorables à des solutions alternatives comme le coworking (+11 points).

 

Cette étude révèle que la flexibilité devient essentielle et devra se traduire, dès l’amont, dans la conception même des immeubles. Les entreprises vont aller dans ce sens et viendront, dans ce que la flexibilité entraîne en termes de redéfinition de l’espace de travail, renforcer la vocation sociale et hybride du bureau. « Cela confirme que nous sommes des animaux sociaux, s’amuse Olivier Estève. La qualité des relations sociales dépend du lieu que les entreprises ont à offrir pour qu’il puisse favoriser l’expérience au travail et la convivialité. »

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Photo : Wellio, cité numérique, Bègles. © O. Ouadah