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État des lieux des modes de travail en France (Baromètre Parella/CSA)

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En 2022, deux ans après le Covid et le tout-télétravail, le baromètre Parella/CSA montrait que le retour au bureau n’était plus un enjeu. Les salariés étaient heureux d’y venir avant tout pour voir leurs collègues, mais pas tous les jours. Fin 2023, où en sommes-nous au sujet du télétravail ? Les attentes des collaborateurs et les priorités des dirigeants ont-elles changé ?

Chaque entreprise est unique et met en place son propre modèle. Mais certains impératifs ressortent : faire venir les salariés au bureau impose de leur proposer une expérience de qualité. Celle-ci passe par les espaces de travail : leur localisation, leur conception, leur confort, leur équipement, leur décoration, leur adéquation aux différents usages. Là où immobilier et transformation managériale peuvent se retrouver finalement, c’est sur le temps long, car tout est encore loin d’être calé.

 

Évolution du télétravail

En 2023, 53 % des dirigeants interrogés autorisent le télétravail dans leur entreprise, en majorité un jour (17 %) ou deux jours (21 %) par semaine. Ils sont un peu plus nombreux en Île-de-France, à 62 %. L’accès au télétravail varie selon le secteur d’activité : s’il est de 57 % dans les services, il n’est que de 44 % dans l’administration publique et même dans le commerce. Le contexte actuel, en tout cas celui porté par les médias, serait au retour au bureau et à la réduction du télétravail. Les grands acteurs de la Tech, surtout aux États-Unis, constatent ou craignent un effondrement de la créativité et de l’innovation, un désengagement des collaborateurs et pour certains un recul de la productivité. En France, avec déjà un taux de présence plutôt élevé comparé à d’autres pays, ce discours est à nuancer.

« Il est important d’être conscient que le flex-office n’est pas l’unique modèle et, en tant qu’aménageur, notre rôle est d’accompagner une organisation pour savoir si c’est adéquat, pour qui, et si c’est le bon moment selon le point de départ actuel », indique Clémence Périchet, consultante senior au pôle Workspace chez Parella.

 

Flex-office

Allant souvent de pair avec le télétravail et les nouveaux modes de travail, le flex-office et les environnements de travail dynamiques font question. Ce type d’aménagement concerne aujourd’hui 24 % des salariés. Les salariés, comme l’an dernier, voient plutôt le flex-office comme une bonne chose. Là encore la proportion est en léger recul de 4 points à 73 %, mais si on détaille, la part des plus convaincus, qui y voient une très bonne chose, est en hausse de 9 points à 31,%.

On notera tout de même une différence par rapport à 2022 : le premier avantage perçu du flex est le fait qu’il facilite les rencontres, à 36 % en forte hausse de 11 points. Cet argument a détrôné la liberté qu’il apporte, qui perd 9 points à 32 %. L’attrait pour le flex-office est plus marqué chez les jeunes. Ils sont ainsi 76 % à l’apprécier chez les moins de 35 ans alors qu’ils ne sont que 69 % chez les plus de 50 ans.

 

Coworking

Souvent associée au télétravail, l’offre de coworking poursuit son développement en France. Mais les dirigeants sont 5 % de moins que l’an dernier à le proposer à leurs collaborateurs, à 21 %. L’intérêt côté salariés est plutôt modéré. S’ils sont 21 % à y avoir accès, seuls 10 % y ont recours. Et parmi les 79 % qui n’y ont pas accès, seuls 20 % pensent qu’ils y auraient réellement recours s’ils en avaient la possibilité.

 

Les locaux, un enjeu pour les dirigeants

Comme en 2022, les dirigeants considèrent que leurs locaux d’entreprise sont un enjeu important (42 %) voire prioritaire (36 %). Ils en sont globalement très satisfaits, à plus de 90 %, qu’il s’agisse de leur localisation, leur surface, leur confort, ou leur rapport qualité/prix. Mais cette année, ils les jugent moins adaptés que l’an dernier aux nouveaux modes de travail. S’ils sont toujours 42 % à les juger tout à fait adaptés, ils ne sont plus que 28 % (en recul de 15 points) à penser qu’ils y sont plutôt adaptés. Sans doute le résultat d’une année supplémentaire de pratique du travail hybride et la prise de conscience des adaptations qu’il nécessite en ce qui concerne les équipements et les types d’espaces.

Alexandre Stourbe, directeur général de Lab RH, confirme que l’espace de travail est important : « Il permet avant tout de maintenir les liens, le collectif. Ainsi dans la plupart des entreprises ayant fait le choix du full remote, s’impose une rencontre physique de l’ensemble des salariés à fréquence régulière. C’est aussi au sein de l’espace de travail que se développent les compétences et que s’exprime la créativité. Pitch rooms, salles de brainstorm, espaces de créativité se multiplient. »

 

La localisation

L’emplacement géographique est perçu comme un avantage concurrentiel par 57 % des dirigeants. Et on comprend facilement pourquoi quand on voit la localisation et l’accessibilité en tête des critères prioritaires des dirigeants (52 %) et des salariés (54 %). C’était déjà le cas l’an dernier et c’est ce qu’a constaté Parella chez tous ses clients. Derrière la localisation, on notera cette année la forte progression de la surface disponible par collaborateur dans les critères prioritaires, qui arrive en 3e position après les aménagements. Elle gagne 12 points côté dirigeants à 38 % et 5 points côté salariés à 30 %. D’ailleurs, un tiers des salariés jugent la surface de leurs locaux actuels insuffisante. Mais c’est là que l’équation immobilière se complique, car qui dit localisation centrale dit loyers plus élevés. Le coût total peut être maîtrisé grâce à une réduction des surfaces, ce qui irait à l’encontre de l’attente exprimée plus haut.

 

Investir dans les espaces de travail

62 % des dirigeants d’entreprises interrogés comptent investir dans la dimension écoresponsable des bureaux, 58 % dans la dimension QVT et enfin 52 % dans l’innovation des équipements. Du côté des salariés, les attentes sont les mêmes, mais en plus affirmé, notamment sur la dimension QVT. Ils sont 81 % à y attendre des investissements. L’écart est moindre sur les deux autres dimensions à 74 % sur la dimension écoresponsable et 68 % sur l’innovation des équipements.

De plus, si le salarié accepte de passer du temps dans les transports pour venir au bureau c’est qu’il y trouve et y fait ce qu’il n’a pas et ne fait pas chez lui. Et c’est là que le concept d’expérience collaborateur prend toute son importance. L’espace de travail doit aller dans ce sens.

Si comme en 2022, c’est avant tout le lien social qui motive la venue au bureau (pour 69 % des salariés), cette année les collaborateurs y viennent aussi pour pouvoir travailler plus efficacement (56 %). Ils expriment une attente croissante sur l’efficacité des lieux de travail, au travers des outils, de l’ergonomie, de l’équipement IT, mais aussi l’efficacité des échanges et des relations. « La majorité des dirigeants que nous accompagnons a conscience ou du moins intègre l’attractivité comme critère de choix dans sa stratégie immobilière et ses enjeux de rétention des talents dans un marché du travail tendu », explique Doriane Bettinger, directrice au pôle People & Transformation chez Parella.

Enfin, pour conclure, comme l’an dernier, l’espace de travail pèse dans la décision de rejoindre ou pas une entreprise. Il est un critère important pour 56 % des salariés et même décisif pour 13 % d’entre eux.

 

Pour accéder à l’étude complète, cliquez ici

Photo : les bureaux du Groupe Rocher aménagés par Parella. © Thibaud Poirier pour Parella