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Grains, graines et semences en filigrane

Photo à la Une : © Laurent Dupont

Au troisième étage de la Bourse de commerce, magnifiée par le célèbre architecte japonais Tadao Andō avec Pierre-Antoine Gatier et l’agence NeM, le restaurant la Halle aux grains vient d’ouvrir ses portes. Vue imprenable et pari réussi pour les chefs étoilés, Michel et Sébastien Bras, qui ajoutent à leur répertoire un travail de fond sur l’identité du lieu. Expérimentations autour du grain.

Tout d’abord, pourquoi la Halle aux grains ? Le restaurant des Bras, père et fils, s’inspire de l’histoire du lieu, faisant référence à la première destination de cet édifice dédié au commerce du blé élevé en 1763, à l’emplacement de l’actuelle Bourse de commerce. De la halle au blé à la Halle aux grains, il n’y a qu’un pas que les chefs ont franchi pour donner une âme à ce restaurant dont les moindres détails se doivent d’être en harmonie avec leur cuisine. Pour eux, il s’agit « de cueillir et recueillir au jour le jour le meilleur de nos régions, le meilleur du monde, et cuisiner les grains à tous moments ».

De la sobriété feutrée de l’aménagement intérieur signé par les frères Bouroullec, à l’assiette qui offre une « cuisine du rien » où les céréales retrouvent leurs lettres de noblesse, tout est pensé avec attention autour des grains, graines et semences. Dans la foulée, 30 cuvées exclusives dressent une cartographie du grain de raisin en dépassant les appellations, pour se concentrer sur les cépages.

Designers et artisans aveyronnais

En faisant appel à des créateurs et artisans en majorité aveyronnais, les Bras ont écrit l’identité de la Halle aux grains dans la simplicité et le savoir-faire de leur terroir. Tissus, linge (Tissages Moutet) et arts de la table, graphisme (Studio Voiture 14), design textile (Catherine André), céramique (Jars), couteaux (A+B designers & Forges de Laguiole) et verres (La Rochère) s’accordent dans des tons de gris et noir tandis que les nuances monochromes des tissus, des chaises de feutre, des rideaux ou des services de table en grès de la designer Élise Fouin sont éclairées de quelques touches de couleur des pièces de verre des Bouroullec. 

De midi à minuit, 365 jours par an, la Halle aux grains est accessible aux visiteurs du musée comme aux personnes venant de l’extérieur. Cet espace suspendu, plongeant sur les toits parisiens et sublimé par l’œuvre de Tadao Andō, affirme son identité à travers un design d’espace et de la table qui revendique, haut et fort, sa filiation avec le fameux restaurant Le Suquet, à Laguiole.


Article issu du numéro 177 de Business Immo Global.

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© Laurent Dupont
© Studio Bouroullec