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Le boom des Zoom Towns

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Vraisemblablement, le télétravail est un sujet intarissable. Si son impact sur l’organisation du travail est manifeste, ses répercussions dépassent évidemment le cadre professionnel. Le développement des Zoom Towns en est une. Explications.

 

On le constate avec la crise, le recours au télétravail varie d’un pays à l’autre. Mentalités, culture d’entreprise, maturité du marché du travail, zones géographiques, les raisons sont multiples. Toutefois, avec la crise sanitaire, si celui-ci n’est ni devenu la norme ni ne fait l’unanimité, force est de constater qu’il s’est fortement développé. Avec les mois, les organisations se sont adaptées à cette nouvelle donne. Outils de travail collaboratifs et visioconférences notamment permettent aux collaborateurs de travailler ensemble… sans toutefois être ensemble.

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Slack, Hangouts, Teams ou encore Zoom, tous ces outils informatiques et évolutions technologiques facilitent grandement la bonne marche de cette nouvelle organisation du travail autant qu’ils mettent en exergue certaines contraintes. Surface habitable limitée, absence d’extérieur, porosité entre sphère privée et professionnelle entre autres.

Cette prise de conscience, liée à tous les avantages de la vie urbaine dont le citadin est aujourd’hui privé tels le cinéma, le théâtre, les musées ou encore les restaurants et la vie nocturne, rend la vie en ville moins légitime et donne à certains des envies d’ailleurs. Si les millennials, en quête de sens, illustrent bien cette nouvelle tendance, une population plus âgée, en quête de tranquillité, est également concernée.

Là, où leur activité professionnelle les retenait en ville, le télétravail lève aujourd’hui bien des freins et incite certains à quitter cet environnement qui ne leur correspond plus.

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Plus d’espace, plus d’air pur, moins de temps perdu dans les transports en commun… C’est probablement ce qui motive les télétravailleurs à quitter les grandes agglomérations pour des villes plus petites, plus proches de la nature : les « Zoom Towns ».

Plus qu’en Europe, c’est aux États-Unis que l’on constate le développement de cette tendance, là où le télétravail est pratique commune depuis plusieurs années.

L’exode vers les Zoom Towns répond en effet à un certain nombre de problématiques urbaines telles que les loyers élevés, la pollution, les transports et le stress. Et c’est dans ces agglomérations d’environ 25 000 habitants que les citadins trouvent refuge.

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Dans ces zones urbaines plus restreintes, c’est surtout une densité plus raisonnable que viennent chercher ces nouveaux arrivants. Ces villes qui n’étaient jusqu’à présent que des destinations de vacances deviennent désormais le nouvel eldorado… avec un effet immédiat sur les prix de l’immobilier. Conséquence logique, les prix progressent dans ces zones et tendent à baisser dans les grosses agglomérations.

Des villes comme Lexington dans le Tennessee, Aspen dans le Colorado, ou Kingston et les Hamptons à New York ont ainsi vu leur population résidente croître et le foncier progresser jusqu’à 25 %, selon Bloomberg.

Un recul plus important est nécessaire pour obtenir des constats plus probants. Toutefois, selon l’Institut Montaigne, la population concernée par le télétravail représenterait un tiers des actifs en France… un vivier potentiel pour le Zoom Towns.

Alors, tendance d’un jour ou changement durable ? Si l’on considère que la crise sanitaire a accéléré le développement du télétravail plus qu’il ne l’a initié, l’exode urbain pourrait bien s’inscrire dans la durée.

 

 

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