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Le Grand Rex, retour aux origines

Photos : © Grand Rex

Le Grand Rex a fait l’objet d’un vaste chantier qui a duré une dizaine d’années. Au départ un simple ravalement, le projet a bénéficié d’une restauration minutieuse qui a révélé le bâtiment d’origine.

Le cinéma le Grand Rex, à Paris, fête ses 90 ans en fanfare avec une restauration complète qui lui a permis de retrouver son lustre d’antan. Icône des Grands Boulevards depuis 1932, le bâtiment s’est immédiatement démarqué par une façade Art déco et sa salle dite « atmosphérique » inspirée des cinémas américains des années 1920. Conçu par les architectes Auguste Bluysen et John Eberson, l’édifice se compose d’une tour d’angle de 36 m de haut qui lui sert de signal urbain, d’un grand volume abritant la salle principale, les foyers et une cabine de projection. Un volume vertical renferme l’escalier ainsi que deux parallélépipèdes. Perpendiculaire au faubourg, le premier intègre la scène et les bureaux, tandis que le second, posé sur la grande salle, accueille le reste des bureaux. Si chaque volume se distingue par une expression propre, l’ensemble évoque un paquebot. Inscrit au titre des monuments historiques en 1981 par Jack Lang, le Grand Rex a fait l’objet de nombreuses restaurations, notamment dans les années 1970, impactant largement l’intérieur comme l’extérieur du bâtiment, qui a perdu son cachet Art déco. 

Le projet, au départ, devait consister en un simple ravalement, « mais nous avons souhaité aller plus loin en proposant une restauration complète », indique l’architecte Grichka Martinetti qui, avec son confrère Stéphane Thomasson, a été en charge de la rénovation de la façade. Retrouver l’état d’origine de la construction leur a semblé la meilleure chose à faire. Leur approche a quasiment relevé de l’archéologie : « Le projet a évolué en fonction des découvertes du chantier et d’un diagnostic patrimonial assez poussé. » C’est ainsi qu’ils se sont aperçus que le rouge qui servait à identifier le Grand Rex n’était pas d’origine, qu’il existait une marquise, que l’enseigne sur le toit était rotative, etc. Les architectes ont œuvré à rendre ses lettres de noblesse et sa lumière caractéristique des années 1930 à cette façade. 

L’intérieur a été rénové avec cette même exigence de vérité par rapport au bâtiment d’origine. Les matériaux (marbre, bois, laiton, etc.) et couleurs ont été restitués pour être le plus proches de la décoration initiale. Ainsi restauré, le Grand Rex, outre le fait de répondre aux attentes contemporaines de confort des spectateurs, fait honneur à sa réputation : être – et rester – l’un des plus beaux cinémas du monde… 


Article issu du Business Immo Global 196

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