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« 1 immeuble, 1 œuvre est le deuxième programme de commande artistique en France  »

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Photo à la Une : © Thibaut Voisin

Lancé en décembre 2015 à l’initiative d’Emerige par le ministère de la Culture et la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), le programme 1 immeuble, 1 œuvre fédère artistes et acteurs de l’immobilier. Éclairage sur un programme qui a rencontré le succès avec Arthur Toscan du Plantier, président du Club 1 immeuble, 1 œuvre. 

Business Immo Global : Quelle est la genèse du programme 1 immeuble, 1 œuvre ?

Arthur Toscan du Plantier : 1 immeuble, 1 œuvre est né d’une rencontre au ministère de la Culture entre Fleur Pellerin, Laurent Dumas, président et fondateur d’Emerige et moi-même qui travaillais au cabinet de la ministre. À l’été 2015, il m’appelle avec une idée : faire que les acteurs de l’immobilier s’engagent à commander une œuvre à des artistes pour les installer dans leur programme de logements ou de bureaux. Le programme était né. Trois mois après, en collaboration avec la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), nous présentions à la presse la charte 1 immeuble, 1 œuvre avec ses 13 premiers signataires.

L’objectif a été de transformer des initiatives individuelles en une initiative collective et systémique, avec pour objet de démultiplier la commande artistique en France. L’ambition commune à tous les acteurs était de diffuser l’art au plus grand nombre dans l’espace public et sur l’ensemble du territoire et ainsi de soutenir les artistes. Aujourd’hui, une œuvre sur deux est commandée et installée hors de l’Île-de-France.

BIG : À la suite de ce programme, vous avez créé le Club 1 immeuble, 1 œuvre. Pourquoi ?

ATP : Le ministère de la Culture n’avait pas les moyens d’accompagner au quotidien le nombre croissant de signataires de la charte. En 2019, j’ai créé cette association pour fédérer et accompagner ses membres dans la mise en œuvre du programme et faire rayonner l’engagement de chacun. Plus précisément, le club accompagne ses membres en apportant une expertise artistique, mais aussi en répondant aux nombreuses questions qu’ils se posent sur les aspects juridiques, de sourcing des artistes et de processus d’installation des œuvres en dialogue avec les architectes et promoteurs. Le programme met également en relation ses membres avec la création artistique et les artistes. Récemment, nous sommes partis à Marseille à la rencontre de la scène artistique locale, d’architectes et de porteurs de projets immobiliers singuliers comme la Friche Belle de mai. Nous sensibilisons également nos membres à des thématiques émergentes. Je pense à l’articulation art et écologie qui a donné lieu à une rencontre avec le Shift Project et Art of Change.

BIG : Aujourd’hui, quelles sont ses ambitions ?

ATP : Le constat collectif s’avère extrêmement positif. Le programme compte quelque 579 œuvres d’art installées en France, plus de 400 programmes immobiliers investis par celles-ci et 73 signataires de la charte. Ce qui en fait le deuxième programme de commande artistique en France après le 1 % artistique. Notre objectif est de multiplier le nombre de signataires de la charte et d’adhérents au club. Car des signataires en plus, c’est autant d’artistes soutenus. Nous voulons aussi élargir la typologie des œuvres à l’art digital et développer la médiation artistique au bénéfice des riverains. Enfin, nous souhaitons créer des parcours d’art contemporain pour faire découvrir les œuvres in situ du programme à un plus large public encore.

Les Compagnons Renaissance (2019-2020), Sacha Goldberger. Œuvre commandée par Ardian Real Estate pour figurer au sein de l’immeuble Renaissance, à Paris 8e. - © Emmanuelle Blanc

Article issu du Business Immo Global 189.

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