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Les Abattoirs : dans et hors les murs

Photo à la Une : ouverts en 2020, les Abattoirs de Toulouse réunissent le musée d’Art moderne et le Fonds régional d’art contemporain (Frac) d’Occitanie Ouest. – © Les Abattoirs, Musée – Frac Occitanie Toulouse, 2019 ; photographe : Boris Conte 

À Toulouse, les Abattoirs restent incontournables dès lors qu’il s’agit d’art. À la fois dédié à des expositions et à une collection régionale d’art contemporain, ce lieu de dimension régionale, nationale et internationale a vocation à rayonner dans et hors les murs. Portes ouvertes.

Conçus par l’architecte Urbain Vitry en 1825 – « le baron Haussmann toulousain de la briquette » –, les Abattoirs de Toulouse ont été transformés en lieu d’art en 2000. Leur mission première consiste à réunir un musée d’Art et le Fonds régional d’art contemporain (Frac) d’Occitanie Ouest. Et particularité qui les distingue : faire rayonner la culture hors les murs. « Nous avons une mission en aller-retour : faire venir le public aux Abattoirs et faire circuler les collections des Abattoirs vers le public », souligne Annabelle Ténèze, leur directrice. Ses équipes travaillent en partenariat avec des acteurs du territoire régional pour présenter au public des événements artistiques dans des lieux aussi différents que l’aéroport de Toulouse, des centres sociaux, bibliothèques, mairies, écoles, etc. Une particularité en lien direct avec les missions premières d’un Frac, un outil né de la décentralisation culturelle dans les années 1980 et dont la vocation consiste à collectionner des œuvres d’art pour ensuite les exposer dans des lieux principalement non artistiques. « Je dis souvent que c’est participer à l’aménagement artistique, social et culturel du territoire », sourit la directrice.

Cette « sorte de petite cité » qui se déploie sur 6 000 m2 réunit les collections, des salles d’exposition, un restaurant, une librairie, une bibliothèque, une galerie des publics, des ateliers d’activités et un auditorium de 200 places.

À partir de début avril, deux nouvelles expositions y sont proposées : l’une, « Connexions élémentaires » de l’artiste guyanaise Tabita Rezaire (jusqu’au 27 août). Cette dernière expose des installations immersives évoquant les formes de communication ancestrales et technologiques. « Une large réflexion sur la nature, l’écologie et internet », soulève Annabelle Ténèze. L’autre, « Liliana Porter, le jeu de la réalité. Des années 1960 à aujourd’hui », présente jusqu’au 27 août la première rétrospective consacrée en France à l’Argentine Liliana Porter (qui réside à New York) à travers une centaine d’œuvres. Au moyen de différents médiums tels que la gravure, la peinture, la sculpture, la photographie ou encore la vidéo, l’artiste mène une recherche au long cours sur la perception de la réalité et les notions de temps et d’espace. En septembre, dernier temps fort de la programmation 2023 avec une exposition consacrée à Giacometti réalisée en collaboration avec la Fondation Giacometti. 

Liliana Porter, Red Sand, 2018, installation (sable coloré, figurine sur une base en bois blanc). - © Liliana Porter - © Photo courtesy Studio Liliana Porter et Galerie Mor Charpentier, Paris
Imaginée par l’architecte Urbain Vitry en 1825, la composition architecturale des Abbatoirs de Toulouse est typique de l’adaptation du plan basilical aux nouveaux programmes architecturaux de l’époque. - © Florence Tassart
Tabita Rezaire, Deep Down Tidal, 2017, installation vidéo. - © Droits réservés. Courtesy the artist and Goodman Gallery, Johannesburg

Article issu du Business Immo Global 194.

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