Haut

« Penser le bien-être de l’occupant fait partie intégrante du projet d’architecture »

Archimage, agence d’architecture tertiaire indépendante, accompagne depuis 28 ans les entreprises dans leur aménagement intérieur. Parmi ses clients : Danone, SFR, SNCF, One Point, Gide, L’Oréal, Le Monde… Rencontre avec Alexandra Corric, architecte et fondatrice de l’agence, qui expose sa vision du bien-être au travail.

in interiors : Il y a 28 ans, vous aviez compris qu’il fallait faire rimer bien-être, mètres carrés et fonctionnalité au sein d’un espace de travail. Pourquoi cette approche ?

Alexandra Corric : Quand j’ai fondé Archimage il y a 28 ans, cette approche n’était pas envisagée dans l’immobilier tertiaire. L’obsession de la rentabilité des mètres carrés, l’occupation de l’espace qui devait être avant tout fonctionnelle, étaient des priorités. J’ai créé Archimage avec la volonté d’aider les entreprises à communiquer sur leurs souhaits en matière d’aménagement car, pour moi, penser le bien-être de l’occupant fait partie intégrante du projet d’architecture. Au cœur de ce que l’on dessine, se trouve celui qui va habiter l’espace. Aujourd’hui, cette thématique est une priorité des appels d’offres. Il était temps de mettre le bien-être du collaborateur au cœur du projet.

ii : Comment traduisez-vous le bien-être au travail en termes d’espace et d’aménagement ?

AC :  Je ne suis pas favorable à la « googlelisation » de l’espace, avec le toboggan et le baby-foot comme réponse au bien-être des collaborateurs. Ces derniers souhaitent travailler au mieux dans un espace en adéquation avec leurs besoins. Si c’est la lumière, la réponse sera la lumière, si c’est se regrouper à plusieurs, nous créerons des espaces de réunions. Il existe autant de réponses qu’il y a de métiers. Pour un client, il est important de travailler de manière différente dans une même journée. Chez Archimage, nous organisons des workshops en amont ou suivons des collaborateurs sur une journée type pour définir les besoins en matière d’aménagement et répondre au mieux à leur bien-être dans notre proposition architecturale. L’architecture d’intérieur doit aussi porter les valeurs de l’entreprise et l’image qu’elle veut donner. Cela n’empêche pas un supplément d’âme. Pourquoi le collaborateur n’amènerait-il pas un objet qu’il a envie de voir sur les étagères, une façon de dire qu’il y a une part de lui dans l’entreprise ?