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Paris 17e : la Ligue nationale de Rugby prend ses quartiers

La Ligue nationale de Rugby s’installe au 9 rue Descombes dans le 17e arrondissement de Paris, près de la porte de Champerret, dans un immeuble industriel de la fin du XIXe siècle, entièrement réhabilité et transformé par le Studio Vincent Eschalier.

Le bouclier de Brennus, trophée qui récompense l’équipe championne de France,  s’affiche en hauteur dès l’entrée. De la lumière naturelle inonde l’espace et met en valeur les différents ballons de la ligue exposés sur les étagères. Les baies vitrées rendent les bureaux plus grands, après 18 mois de chantier. Grand, « pour remplir son rôle de vitrine du rugby français », comme l’indique Vincent Eschalier, architecte.

La parcelle est composée de trois volumes différents, dessinés par l’architecte Louis Holt en 1895 : un bâtiment sur rue de type R+3 (avec 1 sous-sol) ; un bâtiment sur cour de plain-pied et deux étages en superstructure dont un entresol ; et un bâtiment en fond de cour de type R+2. La surface de plancher de l’ensemble est de 1 941 m2. Ces trois volumes, différents mais connectés, s’articulent autour d’un patio en R+1 avec jardin.  

« Investir pour le futur du rugby » 

Le projet représente un double enjeu d’image : il est à la fois le siège social de la Ligue nationale du Rugby et la vitrine du rugby français, c’est-à-dire un lieu de rencontres et de représentation. « Nous avons fait en sorte que le rez-de-chaussée puisse accueillir du public et les trois étages soient la partie privatisée pour les 48 salariés », précise Vincent Eschalier.  

Par cette double fonctionnalité, il présente une large diversité d’espaces.

Le fond de parcelle au RDC reçoit une imposante salle de conseil pouvant accueillir jusqu’à 50 collaborateurs, telle une grande salle de séminaire où chaque club a sa place. Les étages sont occupés par les différents espaces de travail : bureau de direction, secrétariat général, communication, RSE et  marketing.  

La façade sur rue, divisée en cinq travées de baies, est restaurée et légèrement transformée afin de mettre en valeur l’ornementation et les jeux de volumes. Les ouvertures du rez-de-chaussée sont valorisées par des encadrements métalliques et des jeux d’éclairages. Le rez-de-chaussée du bâtiment renoue ainsi avec sa fonction de vitrine du sport, comme un musée à ciel ouvert avec l’affichage de plusieurs photos d’archives, en prenant bien soin de mettre tous les clubs à l’honneur. 

Des espaces pour plus de discussions  

La transformation majeure du projet s’effectue au centre de la parcelle : un patio est créé en décaissement de la cour. Cette nouvelle ouverture, végétalisée, devient le cœur du projet. De cette manière, une communication s’établit entre les différents niveaux du bâtiment par un lien visuel constant, avec les quatre pôles cardinaux. La partie restante de la cour est transformée en terrasse privative, accessible depuis les bureaux du R+1 et donnant sur le cœur d’îlot.  

L’entresol permet la création d’espaces plus intimistes, salles de réunion, isoloirs et salle de repos. Les locaux techniques sont regroupés dans le bâtiment en fond de parcelle, en R+2 dans un bâtiment en briques, matériau découvert après travaux.  

L’aménagement intérieur est pensé dans le respect du caractère industriel du site, en conservant la structure métallique apparente, en adoptant un choix de matériaux sobres et bruts et en utilisant une palette chromatique pertinente. L’utilisation du bois microperforé, du chêne, réchauffe l’espace et atténue le niveau acoustique propre à ce type de structure. Le choix des luminaires fait écho à l’historique du bâtiment, mais aussi à l’univers du sport et des éclairages de stade. « L’ambition majeure de ce projet de réhabilitation est de renouer le bâtiment avec son histoire, par la valorisation de ses qualités ». Chose dite, chose faite.  

 

 

Photos : © Axel Dahl