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« Le Centre Pompidou est orphelin »

« Avec la disparition de Richard Rogers, le monde perd l’un de ses plus grands architectes et le Centre est orphelin de celui qui, avec son complice et ami Renzo Piano, a donné à l’utopie du Centre Pompidou. C’est grâce à leur génie créateur que le Centre Pompidou garde sa vitalité exubérante depuis bientôt 45 ans. Ils disaient volontiers qu’ils n’avaient pas créé un monument, mais une fête, un grand jouet urbain », a déclaré Laurent Le Bon, le président du Centre Pompidou.

Richard Rogers qui vient de disparaître à l’âge de 88 ans, était en effet coauteur en 1977 avec Renzo Piano et la complicité de l’ingénieur Peter Rice de l’un des plus grand œuvre de l’architecture dite « high-tech » : le Centre Pompidou, en plein cœur de Paris. L’architecte disait « avoir construit quelque chose entre Times Square et le British Museum ».

En 1977, il se sépare de l’architecte italien et crée sa propre agence, Richard Rogers Partnership, connue depuis 2007 sous le nom Rogers Stirk Harbour + Partners. Entre 1978 et 1986, il construit (toujours avec la complicité de Peter Rice) le Lloyd’s Building, dans la City de Londres, autre bâtiment emblématique du mouvement high-tech qui prône l’intégration et l’exposition d’éléments industriels hautement technologiques dans les bâtiments, quels qu’ils soient (maisons, bureaux, équipements, musées, usines…)

Son agence prospère et livre de nombreux projets, dont la Cour européenne des droits de l’homme, à Strasbourg (1995), le palais de justice de Bordeaux (1992-1998) et les futurs aménagements qui seront implantés au pied de la tour Montparnasse. Il reçoit le Pritzker Price en 2007, la plus haute récompense pour un architecte.

Outre cette architecte high-tech qui l’a fait connaître – et reconnaître –, l’architecte, à travers ses projets et ses écrits aura été tout au long de sa vie un visionnaire de la responsabilité environnementale et sociale de l’architecture. Il estimait que « l’architecture avait un effet sur les individus, qu’elle pouvait améliorer l’existence des individus, mais aussi la brutaliser. »

 

Dans le cadre du cycle intitulé « Histoire des Trente : 1077-2007 » qui fête l’anniversaire des 30 ans du Centre Pompidou, la série « Les revues parlées » revient sur l’année de l’ouverture du Centre Pompidou avec Richard Rogers et Renzo Piano interrogés par le journaliste Frédéric Edelmann. Pour accéder à la conférence, cliquez ici

 

Photos : en ouverture : © Adobe Stock/Stasknop ; portrait : © François Guillot/AFP