Haut

Ipsiis innove avec ses mousses minérales issues de déchets

Remplacer des plaques isolantes en polystyrène ou en céramique par un matériau 100 % naturel, non toxique et durable, c’est le pari de la société Ipsiis. L’objectif ? Utiliser des déchets minéraux issus de procédés industriels, pour fabriquer des mousses isolantes et incombustibles.

Les mousses sont issues de l’économie circulaire. Elles permettent de « sur-cycler » certains déchets minéraux (schiste, calcaire, aluminosilicate) qui n’étaient jusqu’ici que faiblement valorisés, terminant généralement comme remblai.

« La société ajoute à des poudres minérales initiales des agents de cémentation et agents de cohésion, biosourcés, et les mélange avec de l’eau. Ce résultat est ensuite travaillé par une machine de foisonnement fabriquée initialement pour l’industrie agroalimentaire. De l’air est ajouté à la matière afin de donner une “mousse chantilly” », commente Bertrand Savatier, conseiller financier et développement des affaires chez Ipsiis. Cette innovation a fait l’objet de deux brevets. Elle a été labellisée en 2018 par la fondation Solar Impulse et en 2020 par la commission européenne de l’innovation.

De par leurs structures poreuses qui contiennent 90 % d’air, ces mousses constituent des isolants thermiques qui résistent bien à la compression. Leur caractéristique la plus notable est leur bonne résistance au feu et, contrairement au béton ou à la laine de roche, elles ne se déstructurent pas à très haute température ce qui permet de protéger les matériaux plus sensibles auxquels elles sont adossées. La durée de vie des mousses va au-delà de 50 ans en gardant toutes leurs propriétés.

En 2021 après cinq années de R&D, Ipsiis a été en mesure de mettre en place un premier site pilote de production en Belgique.

« Dans les applications bâtiments, notre modèle d’affaire repose sur des partenariats avec des grands-groupes qui ont le plus souvent leurs propres déchets à retraiter. Nous travaillons par exemple avec un grand groupe du BTP sur la valorisation de leurs boues de tunnel ou bien pour un briquetier avec ses fines de briques. Nous sommes aussi en contact avec des carriéristes, qui n’ont pas d’usage de leurs fines », précise Bertrand Savatier.

 

Photos : © Ipsiis