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La France s’expose à Dubaï

Photos : © Boegly + Grazia

Symbole du rayonnement de la France à l’international, et accessoirement aux Émirats arabes unis, le Pavillon français à l’Exposition universelle de Dubaï conjugue sobriété, luminosité et fluidité. Imaginé à huit mains par le tandem Atelier Perez Prado et Celnikier & Grabli mandatés par le constructeur Besix, il fait résonner à sa manière le thème de l’universalité et des lumières dans le monde entier.

Bien sûr, il y a la taille. « Le Pavillon France est l’un des plus grands de l’Expo universelle », insiste Franck Riester, ministre délégué au Commerce extérieur et à l’Attractivité. Il y aussi l’ambition. « Ce pavillon incarne un bon moyen d’accélérer la reprise et la relance », image-t-il. Au-delà de la vocation, le bâtiment de 4 300 m2 augmenté de 2 400 m2 d’aménagements extérieurs se comprend en deux univers. Le premier, en rez-de-chaussée, alterne espaces d’expositions à l’intention du grand public avec une fluidité réussie. Le second, à l’étage, propose un belvédère haut de 12 m réservé à l’événementiel. « La seule véritable contrainte du cahier des charges, c’était le caractère démontable de ce bâtiment autonome en énergie qui sera par ailleurs remonté sur le site du Centre national d’études spatiales (Cnes) à Toulouse », poursuivent les architectes. Une contrainte qui se mue en opportunité pour l’ensemble des pavillons de l’édition 2020 de l’Exposition universelle : démontrer que Dubaï, très loin des vertus de la sobriété climatique, n’est pas hermétique à l’idée du développement durable. 

Lumière, Lumières…

Il y a, enfin et surtout, le message. Comme un écho au siècle des Lumières – une édition originale de L’Encyclopédie s’est nichée dans le parcours de visite –, le spécimen français fait à la lumière une place toute particulière. Grâce à son ombrière de 1 400 m2 habilement déployée, il offre un refuge en plein jour aux visiteurs et se pare de 25 000 LED en basse résolution dès la nuit si vite tombée. Adepte des narrations lumineuses, l’équipe de BOA Light Studio, à qui l’on doit récemment la voûte du nouveau siège du Groupe Le Monde, a basé sa scénographie immersive sur le mouvement. « On veut vraiment que le bâtiment palpite, respire, ondoie. Ce n’est plus une façade, c’est une peau animée d’un frisson », développe Jean-Marie Priol, directeur artistique. Dans un environnement chargé – températures extrêmes, lumière intense –, le résultat est envoûtant. « Ce qu’on l’on propose de faire, c’est une sorte de pas de côté face à la frénésie de lumière qu’il va y avoir sur l’Expo 2020, sur tous les pavillons. On ne veut pas faire de l’image, on veut faire de la sensation lumière. La lumière devient matière lumière ; elle va envelopper les gens dans une sensation plutôt que d’être démonstrative d’une technologie ou de diffuser des films. ». La nuit est universelle. La lumière est culturelle. Rien n’est ici démonstration technologique.  


Article issu du numéro 180 de Business Immo Global.

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