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La galerie japonaise Shibunkaku s’invite à OGATA Paris

Du 19 au 30 octobre 2022, OGATA Paris accueille dans sa galerie située 16 rue Debelleyme, au cœur du marais, 21 œuvres de la collection Shibunkaku, une galerie fondée à Kyoto en 1937. 

« Nihonga : Nouvelles propositions pour le XXIe siècle », cette exposition dont le terme nihonga signifie « peinture japonaise » en japonais, désigne depuis l’ère Meiji les peintures de style japonais, en opposition aux peintures de style occidental appelées yōga. Comme son nom l’indique, cette exposition a pour objectif de revisiter les caractéristiques propres du nihonga, tout en proposant des nouvelles possibilités. C’est dans le respect des traditions japonaises qu’OGATA accueille cette expérience holistique fondée sur cinq piliers : le thé, la cuisine, l’artisanat, l’hospitalité et la culture.

 

Un style millénaire 

Ce style pictural se distingue d’abord par les matériaux employés : l’encre sumi, les pigments qui sont principalement des minéraux (iwaenogu) et de la poudre blanche de coquillages (gofun), associés à d’autres matériaux, sont appliqués avec de l’adhésif (nikawa) sur du papier ou de la soie en lieu de canevas. Les matériaux naturels sont privilégiés dans la mise en scène d’un dialogue avec la nature marqué par le passage des saisons et habité par d’innombrables divinités.

Traditionnellement, cette peinture se présente enchâssée sur des rouleaux (kakejiku). Pour cette exposition, les peintures ont été détachées de ce support pour être élégamment encadrées. Les fins cadres en bois, qui respectent le principe originel d’un recours aux matériaux naturels, suscitent un nouveau dialogue. D’abord un dialogue entre l’œuvre et son cadre : une telle rencontre inattendue entre le nihonga et ce nouveau format requiert un discernement certain. Ensuite, un dialogue entre la peinture encadrée et son lieu d’exposition : l’œuvre répond mieux au regard occidental qui la contemple différemment dans un contexte nouveau.

Paradoxalement, c’est ainsi en transformant leur mode de contemplation au moyen du dispositif éminemment occidental qu’est le cadre que l’on parvient à dégager les caractéristiques propres du nihonga, et à nourrir le plaisir du regard esthétique contemporain.

Photos : © Nicolas Matheus