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Terminus gare du Sud

De son glorieux passé ferroviaire, la gare du Sud à Nice a conservé le tumulte des voyageurs qui ont emprunté, jadis, ses quais et sa halle. Né en 1892 sous le trait de crayon de Prosper Bobin, l’édifice généreusement inspiré de Gustave Eiffel fait alors figure de l’une des gares les plus fréquentées de France. Avant de tomber, deux décennies durant, dans l’oubli de ses contemporains. Il faudra la vision et l’inspiration d’un homme – Olivier Durand, décédé la veille de l’inauguration du nouveau bâtiment – pour faire renaître la légende en cœur de ville. Aux commandes d’Urban Renaissance Développement qui a fait de la restructuration en milieu urbain son cœur de métier, l’homme imagine un food hall ou une halle gourmande comme il n’en existe pas en France, mais comme on les connaît outre-Manche. À la manœuvre, les architectes archispécialistes de la discipline Reichen & Robert ont cherché à redonner au lieu son âme d’antan faite de voyages culinaires et d’attachement à la culture locale. C’est à partir de ce double axiome que le promoteur des lieux a composé sa copie. De la cuisine niçoise, des enseignes souvent locales ou régionales, des produits simples et vrais et une ambiance couleur maison sont les principaux ingrédients de ce cocktail réussi. « Gare du Sud, c’est l’anti-Beaupassage », commente un observateur. Trésor architectural, cette cathédrale de métal et de verre de 1 500 m2 au sol et 900 m2 en mezzanine abrite en son sein un projet articulé autour de trois axes : gastronomie et métiers de bouche, vintage et culture. Un savant mélange qui se décline sur 26 corners composés de kiosques et de comptoirs de restauration, un bar et un restaurant. « La halle de la gare du Sud qui était en sommeil depuis des années se transforme en une terre de conquête du goût, d’échanges et de découvertes culturelles pour petits et grands tout au long de l’année » : une étoile de plus à ajouter au palmarès d’Olivier Durand.

© Natalya Saprunova
© Natalya Saprunova