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Covid-19 : des télétravailleurs plus nombreux, mais aussi plus fragiles

Pour faire face à la pandémie, les gouvernements à travers le monde ont pris des mesures qui amènent aujourd’hui nombre de salariés à travailler différemment. Worklife, l’étude internationale d’ITWP consacrée à la vie au travail des salariés, s’est penchée sur cette situation inédite à travers une enquête menée auprès d’environ 5 000 répondants issus de sept pays et de trois continents (France, Royaume-Uni, Allemagne, Espagne, Italie, États-Unis et Australie).

Parmi les salariés qui travaillent, la majorité est passée au télétravail, et c’est assez nouveau pour eux ! 

42 % des salariés interrogés travaillent désormais de leur domicile, quand 31 % continuent à se rendre sur leur lieu de travail habituel (principalement ceux qui font partie de la distribution, la logistique et la santé), les autres ayant dû pour la plupart arrêter de travailler en raison de la pandémie (25 % en moyenne mais 37 % en France).
Parmi ceux qui télétravaillent, les trois quarts indiquent qu’ils ne le faisaient pas par le passé. 75 % indiquent que leur employeur leur a fourni les bons outils et les bonnes ressources pour le télétravail et 85 % disent bénéficier chez eux de conditions de travail aussi satisfaisantes voire meilleures qu’en temps normal. Ils se décrivent très majoritairement comme autodisciplinés et se disent majoritairement à l’aise avec les échanges à distance, que ce soit avec les membres de leur équipe ou leur manager.

 

En dépit de cette adaptation plutôt rapide, la productivité et surtout le niveau d’engagement des collaborateurs, eux, sont en baisse.

41% des salariés interrogés indiquent avoir une charge de travail plus faible qu’en temps normal. Et 39 % estiment au final que leur productivité a diminué. Ce chiffre s’élève même à 48 % en France. « Le sentiment d’être moins efficace découle certes de la charge de travail en baisse mais aussi des distractions causées par les autres membres de la famille, les corvées ménagères ou encore l’anxiété à propos de la pandémie », estiment les auteurs de l’étude.

En outre, les résultats montrent que les salariés affichent un engagement plus faible qu’avant la crise, de 67 % (étude Worklife de septembre 2019), à un « petit » 56 % (-11 points) aujourd’hui. Cette tendance constitue un point d’attention pour les entreprises dans le monde entier, et plus particulièrement en France : 50 % seulement des salariés se disent aujourd’hui motivés (contre 58 % en moyenne dans le monde), ce qui représente une baisse de 16 points de la motivation depuis notre dernière mesure datant de septembre 2019.

 

Enfin, plus de trois répondants sur dix estiment leur état de santé physique et mental moins bon qu’en temps normal, et même quatre sur dix en France. « Nous savons que l’environnement social joue un rôle important dans la santé mentale. Notre étude révèle dès lors que 37 % des salariés estiment que leur état psychologique est moins bon qu’en temps normal et 34 % disent de même pour leur état de santé physique. Ce sont les Français, avec les Espagnols, qui indiquent le plus avoir vu leur état de santé physique (44 % versus 37 % en moyenne) et psychologique (43 % versus 35 %) se dégrader », souligne l’étude. Un point auquel les entreprises devront donc se montrer particulièrement vigilante.