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Concours PariSeine ou les prémices du PLU bioclimatique

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La SEM PariSeine vient de lancer un concours qui succède aux Réinventer Paris. En lien avec le PLU bioclimatique, il concerne trois sites parisiens et vise des projets vertueux en réponse aux enjeux environnementaux et sociaux d’aujourd’hui. Explications.

 

La Société d’économie mixte PariSeine, dont le capital est détenu à 70 % par la Ville de Paris, vient de lancer le premier concours en lien avec le PLU bioclimatique. Le maître d’ouvrage public à travers celui-ci qui succède donc aux Réinventer Paris et Inventons la métropole du Grand Paris, « vise à garder en vue une maîtrise publique des objets de projets envisagés dans l’intérêt des habitants, des enjeux écologique et social », introduit Nicolas Bonnet, le président de PariSeine.

Un concours démonstrateur du PLU bioclimatique

Ce concours vise trois sites cédés à PariSeine par la Ville de Paris, des dents creuses, fonds de parcelle et existants très contraints. Ces fonciers complexes vont faire l’objet d’opérations de promotion publique mêlant création de logements abordables, reconstitution de services publics et renaturation d’espaces imperméabilisés.

Ariane Bouleau, directrice générale de PariSeine, lors de l’annonce du concours au Pavillon de l’Arsenal, explique que « à Paris, le stock bâti existant a un potentiel de transformation important ». Les projets attendus avec ce concours doivent faire avec cet existant et des matériaux bio ou géosourcés pour atteindre à la neutralité carbone et intégrer la végétation afin de rafraîchir l’air, restaurer le cycle de l’eau et favoriser la biodiversité. S’inscrivant ainsi dans le PLU bioclimatique, ils doivent également faire la promotion des « externalités positives ». « Le bâti doit rendre aussi service à la ville », précise Ariane Bouleau. Transposées en programme, cela donne des mètres carrés supplémentaires dédiés à des logements et des services publics.

L’approche se veut aussi radicalement différente des « Réinventer Paris » puisque le maître d’ouvrage est un promoteur public et le foncier appartient à la ville », continue la directrice générale. Se positionnant en tant que « promotrice publique, PariSeine a vocation à permettre la promotion immobilière à haute qualité environnementale. » Elle développe : « Promotrice publique, c’est aussi une démarche de coconstruction avec les mairies d’arrondissement, les habitants, intégrer de la matière grise dans les projets. C’est également la qualité dans les logements en application du référentiel Girometti-Leclercq. »

Les trois sites du concours

Les trois sites retenus pour cet appel à de petits projets complexes sont :

  • Bardinet (14e), 684 m² d’emprise au sol. Programme : renaturation d’un site 100 % imperméabilisé, huit logements et un local associatif créés.
  • Rousselle (13e), 1 253 m² d’emprise au sol. Programme : renaturation d’un site 100 % imperméabilisé, 14 logements créés, deux services publics reconstitués, optimisés, agrandis.
  • Pyrénées (20e), 309 m² d’emprise au sol. Programme : renaturation d’un site 100 % imperméabilisé, neuf logements créés, un service public reconstitué, optimisé, agrandi.

Cette première salve de microprojets sera progressivement enrichie de nouvelles opérations comparables. Par leur échelle, la superposition des usages et leur enjeu d’intérêt général, ces petits projets complexes ont pour ambition de répondre aux enjeux de densification douce de la ville tout en préservant la qualité de vie de ses habitants. Ils proposent une nouvelle approche dans la chaîne de production urbaine, et qui demande une expertise dédiée. « Petits, complexes, et appelant une ambition d’intérêt général : ces trois sites se veulent représentatifs de cette nouvelle génération de fonciers à réinvestir pour donner corps à la ville durable. Sur le terrain opérationnel, les modèles des acteurs de la ville doivent évoluer en conséquence, vers des opérations sur mesure », souligne Ariane Bouleau.

Trois petits projets de dentelle urbaine pour refaire la ville sur la ville. Trois petits projets comme trois petits points que l’on pourrait écrire après « il était une fois, le PLU bioclimatique… ». À suivre donc.

 

Photo : © Business Immo